Emplois : le plan social de la compagnie Hop! invalidé par l’Etat
Sur le fond, le plan de suppression de 1 007 postes n’est pas remis en cause. Mais l’administration demande à Hop! de revoir son plan, non conforme au code du travail.
Le plan de départs prévoyant la suppression de 1 007 postes au sein de la compagnie aérienne Hop!, la filiale d’Air France, a été retoqué par l’administration du travail en raison de propositions de reclassements insuffisantes.
La Direccte (direction régionale du travail) des Pays de la Loire « dit clairement que les propositions de reclassement négociées correspondent à des conditions de recrutement externes, or on ne reclasse pas des salariés d’un groupe à l’autre comme on recrute à l’extérieur », a précisé Emelyne Fronteau, présidente du SNPL (syndicat de pilotes) chez Hop!, confirmant une information de plusieurs médias.
Les populations les plus touchées par ces conditions de reclassement jugées désavantageuses sont les chefs de cabine et les commandants de bord. Ils pourraient passer chez Air France mais sans récupérer leur ancienneté, à un poste non équivalent et sans conserver leur salaire. Dans ces conditions, « un copilote rentré il y a deux ans chez Air France serait plus prioritaire qu’un commandant de bord (de Hop!) avec vingt ans d’expérience », a indiqué Emelyne Fronteau.
Air France : 8 500 emplois supprimés d’ici 2022
Un comité social et économique (CSE) est prévu mercredi à Nantes, siège de la filiale. La direction de Hop! a la possibilité de présenter un nouveau projet de licenciement collectif tenant compte des motifs de refus mentionnés par la Direccte. Cette décision de l’administration « n’empêchera pas les fermetures déjà programmées (…), donc ça reste une catastrophe », a déploré Joël Rondel, secrétaire CGT du CSE.
Le plan de départs volontaires (PDV) – plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) de Hop! prévoit la suppression de 1 007 postes (en équivalent temps plein ETP) au sein de la filiale régionale d’Air France, dont 317 pilotes, 286 personnels navigants commerciaux et 404 personnels au sol, sur un effectif de 2 421 emplois en ETP. Au total, 8 500 emplois en ETP doivent être supprimés d’ici 2022 au sein des compagnies Air France et Hop! dans le cadre du plan de transformation du groupe.
Sur le réseau court-courrier, en partie assuré par Hop!, Air France perdait environ 200 millions d’euros par an en 2019. Le schéma de transformation d’Air France, lancé avant la crise du Covid-19 et accéléré avec l’effondrement du trafic dû à la pandémie, prévoit une « rationalisation du réseau et une montée en puissance de Transavia », la compagnie low cost du groupe jusqu’ici positionnée sur le moyen-courrier, sur les liaisons intérieures.
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