L’édito de Dominique Gobert : la critique est aisée, l’art est difficile

« Nous voulons rouvrir, nous sommes prêts » (« en responsabilité », histoire de parodier notre Premier ministre Jean Castex) annonce fermement Renaud Muselier. « Nous maintenons la pression (auprès des autorités, ndDG) afin de pouvoir rebondir dès les vacances de Pâques », ajoute le président de la région PACA et de Régions de France.

Oui, répond Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d’Etat au Tourisme… mais. A l’heure actuelle, rien n’est encore très clair, que ce soit de la part des hautes têtes du gouvernement ou des autorités sanitaires. Ce sera d’ailleurs la seule certitude qui se dégagera de ce point presse, hormis l’espoir d’une nouvelle vie… d’après.

Pour une fois d’ailleurs, et c’est à remarquer, il semble bien que nous soyons en bonne voie d’anticipation concernant la reprise, le rebond comme on dit. Nous, c’est vrai, on n’a pas de masques, pas de tests, pas de vaccins… mais des rêves. Pas grave, le rêve sert toujours et puis vient toujours le moment de l’embellie.

Je suis entièrement d’accord, optimiste de nature, avec le secrétaire d’Etat lorsqu’il évoque, pour le tourisme et sûrement pour l’ensemble de la vie future, « une reprise forte et très concurrentielle ». Forte, très certainement, notamment pour les voyages et les déplacements de nos concitoyens. Un peu, comme lors de la libération du pays, racontée à moi par mes ancêtres, cette formidable explosion de joie et surtout de libertés. Indéniablement et nous l’espérons tous, je reste persuadé que les agences de voyages, les voyagistes, les restaurateurs et l’ensemble de la profession vont connaître, enfin, un véritable déferlement de demandes….

Concurrentielle, s’inquiète le ministre ? Sûrement. Les autres destinations sont avides, elles aussi, de retrouver leurs touristes et ne vont certes pas lésiner sur les moyens.

Mais, n’est-ce pas de bonne guerre ? Frustrés depuis plus d’un an maintenant, je reste certain que nos Français sont avides de retrouver un vol international, le soleil de régions lointaines ou la culture de contrées exotiques. Le rêve, toujours ce rêve qui nous a été soustrait depuis si longtemps déjà.

Quant à nos visiteurs à nous qu’on avait, pas de soucis : la France est et restera la premier pays touristique plébiscité par le monde entier. C’est ainsi et il n’y a pas de raisons que ça change : l’objectif des 100 millions de visiteurs étrangers, cher à celui qui s’est aperçu que le tourisme était une valeur clé de notre économie, sera atteint rapidement.

En revanche, Jean-Baptiste Lemoyne l’a clairement laissé entendre, il va falloir encore… tenir le coup !

Cochon qui s’en dédit, les aides gouvernementales seront poursuivies pour toutes nos entreprises, pénalisées comme le dit Jean-Pierre Mas, patron des EdV, par la politique sanitaire du gouvernement.

Mais, comme le disait un illustre inconnu, les experts se perdent en suppositions tels nos experts médecins qui se précipitent en rangs serrés sur les plateaux de télé, « la critique est aisée, mais l’art est difficile ».

En espérant que l’art, pour une fois, l’emporte sur la critique !