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La privatisation d’Aéroports de Paris fait polémique

La privatisation d’Aéroports de Paris (ADP) est loin de faire l’unanimité. 250 élus socialistes appellent à renoncer au projet, inscrit dans la loi Pacte, de retour cette semaine à l’Assemblée nationale.

Alors que l’Assemblée nationale avait donné le feu vert à la privatisation d’ADP en première lecture, le texte, retoqué par le Sénat en février dernier, revient au menu des débats législatifs de la semaine au Palais Bourbon. Et ne fait toujours pas l’unanimité, loin de là.

« Aberration économique », « faute stratégique », « abandon de souveraineté nationale » : les oppositions politiques, allant de l’extrême-droite à la gauche radicale en passant par Les Républicains, ne manquent pas. 250 députés, sénateurs et élus locaux socialistes, parmi lesquels Anne Hidalgo, la maire de Paris, ont appelé « solennellement » la majorité La République en Marche (LREM) à « renoncer à la privatisation des Aéroports de Paris » (ADP). Ou, à défaut, à « soumettre la question au grand débat national ».

IATA pas contre mais vigilante

Les professionnels du transport aérien, eux, partagent différentes visions de la situation. La Chambre syndicale du transport aérien (CSTA), qui pèse pour 95% du transport aérien français, n’est pas contre le projet si les pouvoirs de l’Autorité de supervision indépendante (ASI) de régulation économique des aéroports sont renforcés.

L’Association internationale des compagnies aériennes (IATA) ne s’y oppose pas non plus par principe. « La privatisation d’Aéroports de Paris est une démarche importante qui ne peut être prise à la légère par le gouvernement français. La privatisation doit viser à améliorer le parcours et l’expérience du passager ainsi que l’efficacité des compagnies aériennes, et non pas de récolter un maximum de recettes », prévient cependant Alexandre de Juniac, l’ancien PDG d’Air France-KLM, qui dirige l’association.

Une privatisation pour une modernisation

En réponse aux contestations, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, argue que la privatisation d’ADP lui permettra de « devenir un leader mondial tout en désendettant l’Etat », le privé étant le seul capable d’amener les investissements nécessaires à la modernisation des plates-formes exploitées par ADP.

Pour rappel, la loi Pacte prévoit la vente au privé de tout ou partie des actifs détenus par l’Etat dans ADP, Engie et la Française des Jeux, le tout pour une somme avoisinant les 10 milliards d’euros. L’examen du texte, qui devrait de nouveau être adopté par l’Assemblée Nationale – la majorité LREM comptant 306 députés – intervient quelques semaines après la publication d’un rapport de la Cour des Comptes épinglant la privatisation de l’aéroport de Toulouse, décidée en 2015 par l’Etat.

Pour rappel, Aéroports de Paris bénéficie actuellement d’un droit d’exploitation exclusif des aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle, Paris-Orly, Paris-Le Bourget, ainsi que de dix aérodromes en Île-de-France.

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