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Privatisation des aéroports de Paris : la machine est lancée !

L’Etat a autorisé la privatisation du Groupe ADP, qui a accueilli 102 millions de voyageurs dans ses aéroports en 2017. La vente du groupe aéroportuaire devrait rapporter 9,5 milliards d’euros.

L’Assemblée nationale a autorisé jeudi la privatisation du groupe Aéroports de Paris (ADP) dans le cadre du projet de loi Pacte, malgré les oppositions qui ont dénoncé une atteinte au patrimoine national. L’État a le feu vert pour procéder à la vente au privé de tout ou partie des actifs qu’il détient dans ADP, soit 50,63% des parts représentant quelque 9,5 milliards d’euros.

Jusqu’à présent, l’Etat était tenu par la loi de conserver la majorité des parts du groupe. « Nous voulons passer d’une logique de dividendes à une logique d’investissement dans l’avenir », a affirmé mercredi soir le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, qui veut que l’Etat cesse de « se comporter en rentier ».

Une concession pour 70 ans

Le produit des cessions d’actifs d’ADP et d’une partie de ceux détenus par l’Etat dans La Française des jeux et Engie devrait rapporter au total 10 milliards d’euros. Cette somme investie en obligations d’Etat doit rapporter 250 millions d’euros par an qui serviront à financer des projets innovants.

La future privatisation d’ADP, qui prendra la forme d’une concession pour 70 ans, sera encadrée par « un cahier des charges strict et contraignant, concernant notamment la régulation des tarifs », a rappelé le ministre.

« Choix stupide »

« Choix stupide », « non-sens », « vision court-termiste »: droite et gauche ont vivement critiqué un projet jugé « dogmatique » et déraisonnable économiquement. S’il y a cette « coalition », « c’est que nous avons tous le sentiment d’une grande braderie des biens de la nation », a résumé Philippe Gosselin (LR).  « Vous voulez donner les clefs de Paris à un investisseur privé », ce qui revient à « un saut dans le vide qui ne s’est jamais produit en Europe », selon la présidente du groupe PS Valérie Rabault.

En revanche, pour Charles de Courson (UDI-Agir), la privatisation d’ADP « est nécessaire » car l’Etat est incapable d’accompagner économiquement « son développement international ». Il a appelé le gouvernement, « pour se protéger », à passer par un appel d’offres clair car « on raconte que l’Etat voudrait faire du gré à gré pour vendre l’essentiel (…) au groupe Vinci, en contrepartie de l’annulation du projet de Notre-Dame-des-Landes ».

Une dizaine d’aéroports concernés

Sans annoncer de calendrier précis, Bruno Le Maire s’est engagé à « une mise en concurrence » et voit ADP devenir « le leader mondial de l’aéroportuaire ». Par dérogation, les collectivités d’Ile-de-France et le département de l’Oise pourront entrer dans le tour de table. Les statuts du personnel d’ADP ne seront pas affectés.

ADP bénéficie actuellement d’un droit d’exploitation exclusif des aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle, Paris-Orly, Paris-Le Bourget, ainsi que de dix aérodromes en Île-de-France.

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