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Pour TourCom, Nicolas Delord (Thomas Cook) a mal géré la crise

TourCom a récupéré 65 agences franchisées Thomas Cook France qui, selon son président Richard Vainopoulos, ont été abandonnées à leur sort.

L’Echo touristique : Les 65 agences Thomas Cook passées TourCom* ont donc abandonné la franchise Thomas Cook de facto ?

Richard Vainopoulos : Oui, elles ne sont plus Thomas Cook. Les agences abandonnent la franchise et Tess (la centrale de paiement de Thomas Cook, NDLR) dès qu’elles nous rejoignent. Nous reprenons alors tous les dossiers en cours. Aucune de nos agences ne peut être en dehors de notre centrale de paiement. Ces 65 agences sont passées TourCom avec leur propre enseigne.

Les agences franchisées qui quittent Thomas Cook avant l’issue de la procédure de redressement judiciaire ne s’exposent-elles pas à des soucis d’ordre légal ?

Juridiquement, il n’y a pas de problème. Les agences n’ont pas d’autre choix que de changer de réseau. Sinon, elles vont droit vers le dépôt de bilan. C’est une question de survie. Depuis la déclaration de cessation de paiement, plus aucun client ne rentre dans les agences Thomas Cook. Il n’y a plus d’activité. Le siège ne donne aucune information concrète et précise aux franchisés sur leur avenir. Et de plus, il fait du quasi chantage. Thomas Cook oublie de dire qu’il a demandé à sa centrale de paiement, non réassurée – contrairement à celle de TourCom – de payer certains fournisseurs, pas tous, et uniquement au profit de ses agences intégrées. Pourquoi deux poids deux mesures alors que le siège gérait les deux entités ?

Donc, vous seriez prêts à aider les agences franchisées au niveau juridique ?

Nous avons des conseils (juridiques, NDLR) qui aident déjà ces agences, nous sommes prêts à aller plus loin. Des jurisprudences, dans des situations comparables, plaident en faveur des franchisés.

Que peut devenir la franchise ?

La franchise Thomas Cook n’est plus exploitable aujourd’hui, ce qui a conduit des agences à rejoindre TourCom, Havas Voyages, ou encore Selectour.

Plus globalement, quel regard portez-vous la gestion de la crise par Thomas Cook France ?

Nicolas Delord (président de Thomas Cook, NDLR), qui est resté injoignable pendant une ‘longue période’, n’a pas eu les épaules assez solides pour gérer le dépôt de bilan. Sinon, nous aurions trouvé des solutions, comme ce fut le cas après le dépôt de bilan de Fram qui nous avait aidé sur les PNR. Avec Fram, même s’il n’est plus référencé par TourCom, les dossiers avaient été traités correctement. On avait pu échanger et trouver des solutions pour nos clients. Là, Jet tours impose des frais d’annulation énormes et inacceptables. Des dossiers ont été bloqués. Nous n’avons récupéré que 14 PNR, sur plusieurs centaines de dossiers. Nicolas Delord aurait dû faire la déclaration de cessation de paiement dès le 23 septembre. De toute façon, il n’est plus président au niveau opérationnel. C’est désormais l’administrateur judiciaire qui prend tout en charge. Je suis désolé pour le personnel de Thomas Cook et de Jet tours que cette belle société en soit arrivée à tel drame. Si ses dirigeants avaient été plus à l’écoute de conseils extérieurs, cela se serait sans doute mieux passé.

D’autres agences Thomas Cook pourraient vous rejoindre ?

Oui, quelques-unes sont en attente. Mais on ne force ni ne sollicite personne.

*TourCom compte désormais 1202 agences de voyages.

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