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PNR « bloqués », franchise, offres de reprise : le patron de Thomas Cook fait (enfin) le point

Nicolas Delord, le patron de Thomas Cook France, a évoqué les sujets sensibles entourant le TO Jet tours et les agences intégrées comme franchisées. C’était mardi soir, au siège de Clichy.

Nicolas Delord avait disparu des radars médiatiques depuis la liquidation de sa maison mère au Royaume-Uni, dans la nuit du 22 au 23 septembre 2019. Mardi 15 octobre, au siège de Clichy (92), le président de Thomas Cook France a mené un point presse, entouré de son comité de direction. Objectif :  faire des mises au point sur différents sujets sensibles et parfois polémiques.

Pas de PNR « bloqués »

« On n’a jamais retenu les PNR Jet tours ! », a martelé Nicolas Delord, énumérant trois cas de figure. Pour les PNR réservés non émis, Thomas Cook a facilité le transfert aux agences qui en exprimaient le besoin (sans frais). Pour les PNR émis et payés pour lesquels les agences demandaient le transfert de propriété, Thomas Cook a accepté de le faire jusqu’au 4 octobre, sous deux conditions : il fallait l’accord de la compagnie, et le distributeur devait « s’acquitter du prix du PNR », soit repayer les billets. Des agences de voyages ont accepté, d’autres pas. Cette dernière option n’est plus possible depuis le 4 octobre, « jour où notre filiale en charge des opérations aériennes a perdu sa licence »*, a ajouté Nicolas Delord. Troisième cas de figure, le PNR émis et payé pour lequel aucun de transfert de propriété n’a été ou n’est demandé. Et là, le voyageur devrait partir, si Jet tours est effectivement repris par un concurrent ou un autre investisseur. Son PNR n’a pas été annulé ni retenu, assure-t-on. La gestion des dossiers Jet tours reste un épineux sujet, avec plusieurs cas particuliers, et quelques litiges potentiels.

Les franchisés ont récupéré les fonds

Nicolas Delord a également tenu à faire une petite mise au point au sujet des agences franchisées. « Tous les franchisés ont récupéré l’argent qu’ils doivent à leurs TO. Nous leur avons dit de payer directement leurs dettes aux fournisseurs. »

La grande majorité des agences franchisées ont fait tomber leur enseigne Thomas Cook ou Jet tours, ce que la direction du groupe comprend. Il faut toutefois avoir à l’esprit que, malgré la déclaration de cessation de paiement, les contrats de service, eux, continuent. Les franchisés peuvent vendre les TO tiers, même si le contexte reste compliqué. Des TO tiers auraient bloqué les accès parce qu’ils n’auraient pas été payés. Et certains tenteraient de baisser le taux de commission au motif du redressement judiciaire, ce dont ils n’ont pas le droit, a ajouté Nicolas Delord.

6 à 7 candidats solides à la reprise

Pour Nicolas Delord, la marque Thomas Cook est abimée, Jet tours est « un peu abîmée en B2B », suite au sujet des PNR. Quel serait le scénario idéal pour lui ? « Une marque Jet tours, avec un TO ‘dérisqué’, une bonne technologie et une centaine d’agences », sur les 174 agences intégrées, serait le périmètre de reprise idéal pour Nicolas Delord. Le président évoque « 6 à 7 profils solides de candidats à la reprise, basés en France ou à l’étranger ». Ce sont des acteurs du voyage ou d’autres investisseurs qui pourraient être des fonds. Les profils sont solides – Marietton et Salaün devraient en faire partie –, reste à connaître la teneur de leurs offres. Plusieurs repreneurs pourraient être désignés, à l’issue des discussions et consultations menées entre l’administrateur judiciaire, les instances représentatives du personnel et les prétendants. Le management pourrait être associé. Reste à savoir combien des 777 collaborateurs pourront garder leur travail. Une chose est sûre : les candidats à la reprise devront avoir les reins assez solides pour affronter une année 2020 charnière où les ventes devraient être faibles. Il faudra rebâtir un climat de confiance. Selon le comité de direction qui les félicite pour leur engagement sans faille, les équipes Thomas Cook France sont motivées, malgré le traumatisme qu’elles viennent de subir. « Je ferai tout pour que cette entreprise redémarre de bonnes conditions. Nous sommes prêts à la faire repartir, cela vaut le coup. » La production pourrait être assez vite remontée, pour l’hiver mais surtout pour l’été.

15 000 clients à faire partir

Et aujourd’hui, quelle est la situation opérationnelle ? Après le retour finalisé des 10 800 vacanciers, il faut s’occuper des 15 000 clients qui ont réservé des voyages dans des agences Thomas Cook, auprès de voyagistes tiers (60% des dossiers), pour des départs entre le 30 septembre et le 15 novembre. L’APST a mandaté les TO pour faire partir ces voyageurs. « En activant la garantie, de facto, nous avons perdu notre licence, rappelle Nicolas Delord. Nous ne pouvons plus opérer aucune opération de tourisme, ni d’acte de commerce. »

Le tribunal de commerce de Nanterre a ouvert le 1er octobre une procédure collective de redressement judiciaire pour Thomas Cook France. La date limite de dépôt des offres de reprise est fixée au 22 octobre au soir. La prochaine audience, destinée à examiner les offres de reprise, est programmée mardi 5 novembre.

Thomas Cook France a déposé vendredi 27 septembre une déclaration de cessation de paiements auprès du tribunal de commerce de Nanterre. Objectif : obtenir l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire, en vue d’une reprise au moins partielle de l’activité par d’éventuels repreneurs. Dans l’Hexagone, le voyagiste, qui coiffe le TO Jet tours et 174 agence intégrées, affiche un chiffre d’affaires d’environ 425 millions d’euros par an.

*A la date de perte de la licence, l’ensemble des dossiers qui étaient jusqu’alors cessibles représentent une valeur de 80 000 euros. 

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