Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Portée par son activité cargo, Air Canada repart à la conquête du marché français

Diaspora, fret et nouvelles cibles : après deux ans de pandémie, Air Canada veut retrouver sa place sur le marché français.

Comme tout le secteur aérien, Air Canada a été ébranlée pendant la pandémie. Du moins pour son activité de transport de passagers. Parce qu’avec l’évolution des usages et le développement du e-commerce, la plus vieille compagnie nord-américaine implantée en France (1951) « n’a jamais eu autant d’activités » sur la partie fret, selon son directeur général en France Jean-François Raudin.

Et même si Air Canada n’a pas cessé d’opérer entre Paris et Montréal, en maintenant un vol quotidien, c’est le fret « qui a permis de compenser la baisse du trafic de passagers pendant la pandémie », ajoute-t-il. A tel point que la compagnie, qui n’avait aucun avion totalement dédié à cette activité avant la crise sanitaire, en exploitera désormais une douzaine. Avec un effet direct sur son offre loisirs.

Une flotte de passagers moins polluante

Au cours des derniers mois, Air Canada a transformé certains de ses « avions les plus polluants » pour les consacrer à cette activité grandissante. Les Boeing 767 de sa filiale Loisirs, Rouge, sont les principaux concernés. « Cela nous permet de renouveler la flotte dédiée au transport de passagers », explique Jean-François Raudin. 45 A220-300 vont venir gonfler la flotte de la compagnie dans les mois à venir, avant la livraison des A321-XLR, prévue à l’horizon 2024/2025.

« L’A220, c’est un game changer (un élément qui va changer la donne, NDLR). Il a une plus petite capacité que le 767, mais un rayon d’action bien plus important. Il va nous permettre de proposer des liaisons quotidiennes vers des villes intermédiaires des Etats-Unis notamment, en remplaçant par exemple deux vols gros porteurs hebdomadaires. » L’A220, qui présente également l’avantage d’être moins gourmand en kérosène, illustre bien la volonté de reconquête d’Air Canada, notamment du marché français.

Concurrence accrue sur Paris-Montréal

Avant d’être l’une des compagnies les plus empruntées par les Français pour se rendre au Canada, la compagnie se positionne comme un « transporteur global. Même si la ligne Paris-Montréal est, de loin, la plus vendue sur le marché hexagonal, nous n’allons pas qu’au Québec. Nous avons plus de cinquante destinations aux Etats-Unis par exemple, au départ de nos plateformes de Montréal et Toronto. C’est une offre pertinente pour le marché français qui voudrait découvrir toutes les destinations canadiennes et américaines. »

« Nous desservons également les Caraïbes, le Mexique, et nous avons même rouvert nos lignes vers l’Amérique du Sud », complète Jean-François Raudin. Autant de destinations accessibles à condition d’accepter une escale à Toronto ou Montréal.

Hormis pendant la très haute saison touristique, les vols entre la France et le Canada « n’ont jamais été chers ». En témoigne la très faible hausse des billets d’avion observée par MisterFly en septembre 2022, versus septembre 2019 (+4%). La concurrence accrue entre Air Canada, Air France et Air Transat – et même Corsair l’été – tire les prix vers le bas. Le transporteur à la feuille d’érable brade certains allers-retours Paris-Montréal à 250 euros.

Vendre des billets et promouvoir le Canada

Des tarifs qui pourront intéresser les expatriés et leurs familles, les jeunes ou les entrepreneurs ayant des projets d’expatriation au Canada. « Ce sont des clientèles que nous allons chercher, en plus de nos clientèles Loisirs et Affaires traditionnelles. Il s’agit de petits marchés, mais qui ont ces besoins de voyages ».

Ainsi, Air Canada organise des événements pour les « PVTistes », ces saisonniers qui s’expatrient quelques mois de l’autre côté de l’Atlantique. Des réunions organisées à Lyon, à Nice, à Lille, et bientôt à Paris, qui regroupent désormais une trentaine de partenaires. « Il y a des banques, les services de l’immigration, des universités », raconte Jean-François Raudin. Et des passagers potentiels, bien sûr. « Nous vendons plusieurs centaines de billets, chaque mois, à des PVTistes. Même si notre rôle, dans ce genre d’opérations, n’est pas tant de vendre des billets que de promouvoir le Canada comme une destination attractive pour de nombreux profils différents. »

Et de confirmer l’importance « stratégique » du marché français pour la compagnie, tant en termes d’image qu’en terme de volume.

A lire aussi :

Laisser votre commentaire (qui sera publié après modération)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique