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Plongée dans le tourisme virtuel

Exit les simples vidéos ou visites panoramiques de musées ou d'hôtels. Les technologies vont permettre demain des expériences d'immersion touristique à distance toujours plus proches de la réalité. Un formidable champ d'exploration pour le marketing.

2030. Le touriste de demain branche son casque de réalité virtuelle pour réserver sa visite du temple d'Angkor. Sons, images, odeurs, interactions avec un guide local : le voilà plongé, à distance, au coeur du célèbre site khmer… De la science-fiction ? Pas nécessairement : les technologies existent déjà. Mais à moins d'une explosion des coûts du transport et d'une réelle rupture dans les pratiques des consommateurs, ce genre d'expérience a peu de chances de remplacer un jour le voyage physique.

Il est très probable en revanche qu'il s'impose auprès des professionnels du tourisme qui souhaitent promouvoir leurs offres. «La réalité virtuelle deviendra une nouvelle forme de présentation, un incroyable avant-goût en 3D d'une destination, qui donnera envie aux voyageurs de vivre réellement cette expérience», confirme d'emblée le futurologue Daniel Burrus, cité par Skyscanner dans son tout récent livre blanc sur l'avenir du voyage à l'horizon 2024.

Dans les musées, les sites touristiques et les hôtels, la norme était jusqu'à présent la mise en ligne sur Internet de panoramas à 360 degrés. Mais l'heure est désormais au développement des visites virtuelles, en immersion et en trois dimensions. Avec son outil de Street View, qui donne accès aux rues des villes, Google Maps a été l'un des précurseurs en la matière. Une technologie que le géant américain déploie depuis 2011 autour du patrimoine artistique et touristique. Son institut culturel propose ainsi la visite en ligne de plus de 100 musées dans le monde et permet de visualiser plus de 60 000 oeuvres d'art photographiées en haute définition. Dans un autre domaine, la firme californienne a également été chargée par Best Western International d'élaborer les visites en trois dimensions des 2 400 hôtels que la chaîne exploite aux États-Unis. Ailleurs encore, d'autres prestataires technologiques ont créé des visites virtuelles de lieux et monuments célèbres, à l'image du château de Chenonceau, des grottes de Lascaux ou de la Grande Muraille de Chine.

Des clubs Lookéa bientôt en réalité virtuelle ?

Mais d'autres acteurs du tourisme commencent à leur tour à s'intéresser au sujet. Chez les tour-opérateurs français, c'est le cas de Look Voyages, qui réfléchit sérieusement au lancement d'un système de visites immersives de certains de ses clubs Lookéa. Tout est parti de l'expérience que propose l'avionneur Airbus à ses futurs acheteurs. «J'ai eu l'occasion il y a peu de temps de tester leur outil, explique Serge Laurens, directeur marketing de Transat France. On vous pose des capteurs et un casque sur la tête, avec un écran, et vous voilà plongé dans le cockpit de l'A380 comme si vous y étiez. Ce que vous voyez bouge en fonction des mouvements de votre corps, de manière hyperréaliste. C'est absolument bluffant et on peut parfaitement imaginer proposer la même expérience aux futurs clients de nos clubs.» Le TO sollicite pour l'instant des devis auprès de divers prestataires mais si l'idée est retenue, les choses pourraient aller très vite, avec un tournage des vidéos 3D dans quelques Lookéa cibles (sans doute les trois qui doivent intégrer l'offre à l'automne) au cours des prochains mois. Et après ? «On peut tout imaginer, par exemple équiper nos points de vente intégrés avec ce matériel, reprend Serge Laurens. Ce serait un superbe moyen de redonner aux agences physiques un avantage compétitif, puisque les clients seraient obligés de s'y rendre pour tester virtuellement un club.»

Sensations tactiles

À terme, cependant, ces technologies ont aussi des chances d'entrer dans les foyers des consommateurs, à l'image des écrans de télévision 3D vendus aujourd'hui. L'étude de Skyscanner cite notamment les casques de réalité virtuelle, que le voyageur «utilisera à la maison lorsqu'il demandera à voir différents scénarios de vacances en 3D». Mieux encore, prédit ce document, la réalité virtuelle de demain proposera une immersion plus poussée, mobilisant d'autres sens que la vue et permettant d'avantage d'interactivité. La nouvelle interface Revel, que vient de développer Disney, en serait une préfiguration : elle génère des sensations tactiles grâce à de très petites vibrations provenant d'objets virtuels en 3D. À l'avenir, une version améliorée et démocratisée d'un tel système permettrait aux utilisateurs «de toucher les cratères de la lune, les épines d'un cactus ou les contours d'un objet délicat», poursuit Skyscanner.

L'obstacle du prix

En attendant, le prix de ces nouvelles technologies demeure aujourd'hui un obstacle majeur, y compris pour bon nombre de professionnels. «Il reste difficile de lancer des projets avec les acteurs du tourisme compte tenu des coûts, et ce d'autant plus que la réalité virtuelle ne suscite pas encore tant de curiosité que ça de la part du grand public», explique David Castera, fondateur d'Immersive Lab, spécialiste du développement web et du design graphique. D'après José Peral, informaticien-géomètre pour le Cabinet Perazio, numériser un site archéologique comme Lascaux coûte plus de 300 000 €. Dans ces grottes, les outils employés ont permis «d'obtenir une définition de 9 à 16 pixels au millimètre carré, ce qui permet de voir des détails comme des cheveux», explique-t-il. Une exigence de précision en partie liée au fait que ce site préhistorique n'est plus accessible au public depuis longtemps, par souci de conservation. Des explorations virtuelles ultra-réalistes comme alternative aux visites réelles pour les lieux inaccessibles, dangereux ou fragiles… ? C'est peut-être aussi ça l'avenir.

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