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Patrick Pourbaix (MSC) : « Notre protocole a déjà fait ses preuves »

La compagnie de croisières italo-suisse a été la première à reprendre la mer, le 16 août. Patrick Pourbaix, le DG de la compagnie pour la France, la Belgique et le Luxembourg, nous raconte ces premières semaines de croisières.

L’Echo touristique : Le MSC Grandiosa a repris la mer le 16 août dernier, au départ de Gênes. Est-ce que ce retour apporte satisfaction à la compagnie ?

Patrick Pourbaix : Depuis la reprise de nos croisières, nous sommes plein d’espoir. Le véritable enjeu, c’était de savoir si nous pouvions contrôler et prévoir l’ensemble des cas de figures liés à notre protocole possibles à bord. Et nous pouvons dire que notre protocole sanitaire, qui a su convaincre les autorités italiennes, maltaises ou encore grecques, a déjà fait ses preuves.

Parlez-nous un peu de ce protocole.

Patrick Pourbaix : Nous sommes allés plus loin que ce qu’exigeaient les autorités européennes. Avant l’embarquement, nous demandons à nos passagers provenant d’un pays où le virus circule activement – comme la France – de réaliser un test PCR au maximum 72h avant le départ. Prenons le cas concret d’un Français qui voudrait embarquer sur le MSC Grandiosa, qui part le dimanche : il devrait réaliser ce test le jeudi précédent. En cas de résultat positif, le passager ne pourra pas embarquer. Ensuite, à l’embarquement, nos passagers doivent réaliser un autre test, cette fois-ci dit « antigènes ». Si ce test se révèle positif, une contre-analyse sera effectuée par nos soins (un autre test PCR, ndlr) et déterminera si le passager peut, ou non, embarquer. S’il ne peut pas, son rapatriement est organisé et pris en charge par Europe Assistance, avec qui nous avons signé un partenariat dans ce sens.

Une fois à bord, le quotidien d’un croisiériste n’est pas trop affecté par le protocole ?

Patrick Pourbaix : Dans le terminal d’embarquement, et à bord, dès que le passager se déplace, il doit porter un masque. Tout comme nos membres d’équipages, tous testés et mis en quarantaine avant leur embarquement en août dernier. Par contre, dès que le client est statique (assis à un bar, au bord d’une piscine, au restaurant, …), il peut retirer son masque. Dans le navire, une série de mesures (distanciation sociale, désinfection des surfaces, signalétique, …) permet d’assurer la sécurité de tous. Nous avons pensé à tous les cas de figures possibles et proposons un niveau d’exigence plus drastique que ce qui ce fait à terre, en Europe, et cela sans impacter l’expérience de la croisière. Actuellement, un bateau opéré par MSC, c’est l’endroit le plus safe pour partir en vacances.

Beaucoup de clients Français ont pris part à l’une de vos croisières de reprise ?

Patrick Pourbaix : Notre vocation n’est pas du tout liée à un seul marché (l’Italie), malgré le départ de Gênes et l’itinéraire de cette croisière de reprise. Nous devons le répéter : MSC, c’est une compagnie de croisière européenne, et notre objectif est de faire repartir tous les marchés. Mais c’est vrai qu’avec le contexte actuel, et le nombre de pays européens en zone rouge (France, Belgique, Espagne, …), c’est une clientèle majoritairement italienne qui est montée à bord du MSC Grandiosa. Viennent les Français en seconde position, car nous organisons, en suivant notre protocole, un transfert depuis l’aéroport de Nice jusqu’au port de Gênes. Mais, très vite, nous espérons pouvoir faire escale à Marseille avec ce bateau. Nous ne parlerions que de quelques centaines de passagers, et nous sommes persuadés qu’avec un terminal sous contrôle et notre protocole, nous pourrions opérer en toute sécurité à Marseille.

La distribution est-elle associée à cette relance ?

Patrick Pourbaix : Pour rassurer nos partenaires agents de voyages, nous devons leur montrer l’application de notre protocole de façon concrète. Ce n’est que comme ça qu’ils pourront le comprendre et l’expliquer à leurs clients. Nous avons donc lancé une offre réservée aux agents de voyages qui permet de passer un semaine de croisières à bord du MSC Grandiosa, pour 199 euros. C’est le moment idéal pour découvrir notre produit, et pour se remettre en selle. Nous savons que c’est parfois difficile pour les agences de trouver des produits à vendre ces derniers mois. Et bien là, nous avons un produit sûr, des cabines libres, et une offre pour découvrir et tester le navire.

Le marché répond-il présent à votre reprise ?

Patrick Pourbaix : Notre protocole nous oblige à limiter le taux de remplissage de nos navires à 70%. Actuellement, nous atteignons presque les 50% de taux de remplissage sur nos croisières. Les réservations progressent de jour en jour et nous rendent optimistes. Nous voulions opérer le MSC Magnifica deux semaines après la reprise du Grandiosa, mais nous avons reporté cette échéance, car la demande n’a pas été explosive. Le marché a besoin de temps, pour constater le fonctionnement de notre protocole et de nos croisières. De toute façon, le premier enjeu n‘est pas commercial : on ne gagne pas d’argent avec ce qu’on fait actuellement. Mais il fallait que la croisière montre qu’elle était prête à reprendre son activité en tout sécurité.

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