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Musée Carnavalet, Samaritaine, Bourse du Commerce… : les réouvertures qui font du bruit à Paris

L’allègement des restrictions sanitaires et l’arrivée de la saison estivale permettent la réouverture de plusieurs lieux emblématiques de Paris. Des outils de relance touristique essentiels pour la capitale.

En plein cœur de Paris, dans le Marais, le musée Carnavalet – Histoire de Paris a rouvert ses portes. Fermé depuis le mois d’octobre 2016, le musée qui raconte Paris de la préhistoire jusqu’aux rues confinées de la capitale pendant la pandémie de Covid-19 a subi une rénovation d’ampleur. Restauration des façades, des baies, des cours, des parquets anciens, mise aux normes, création de nouveaux espaces : 58 millions d’euros ont été investis pour réhabiliter le musée.

Deux salles d’introduction pour « présenter Paris, ses symboles, ses données-clés et l’histoire de la création du musée et de ses donateurs » ont été aménagées, tandis que de nouvelles salles d’exposition voient le jour au sous-sol, permettant de rendre accessible au public les collections allant du mésolithique (9600-6000 avant notre ère) jusqu’au milieu du XVIe siècle. Un café-restaurant donnant sur les jardins a également été ajouté au musée Carnavalet, et les capacités d’accueil pour les espaces d’ateliers des groupes scolaires et adultes a été multipliée par quatre.

Le musée a été rendu accessible à 95% aux personnes à mobilité réduite, et aux enfants, avec 10% des œuvres qui sont exposées à hauteur de têtes blondes. Une visite qui s’étend sur 3 900m², dans les deux hôtels particuliers qui accueillent le musée Carnavalet, l’Hôtel des Ligneris (XVIe siècle) et l’Hôtel Le Peletier (XVIIe), reliés par une passerelle qui enjambe le non moins emblématique lycée Victor Hugo. L’accès aux collections permanentes du musée Carnavalet est gratuit même si la réservation d’un billet horodaté est obligatoire en raison des contraintes sanitaires. A noter que pour sa réouverture le samedi 29 mai, le musée était inaccessible, bloqué par une grève du personnel.

L’art contemporain dans le quartier des Halles

Non loin de là, jouxtant des Halles, la Bourse du Commerce – Fondation Pinault a enfin ouvert ses portes. Repoussée d’un an en raison de la pandémie, l’inauguration officielle des lieux devrait lancer le musée, qui regroupe la collection privée d’art contemporain de François Pinault, sur la scène culturelle parisienne. Déjà annoncé comme un futur lieu incontournable de la scène culturelle parisienne, la fondation prend place dans la Bourse du Commerce, vestige d’une halle au blé, édifice central de l’un des plus importants projets de logements parisien du XVIIIe siècle.  

La Fondation Pinault redonne une nouvelle vie à la Bourse du Commerce.
© Fondation Pinault

Cet ensemble propose quelques 6 800 m² d’espaces d’exposition. La collection, dédiée à l’art des années 1960 à nos jours, était exposée jusqu’ici au sein du prestigieux Palazzo Grassi de Venise. C’est l’architecte japonais Tadao Ando, ancré dans le minimalisme, et lauréat du prix Pritzker (le « prix Nobel » d’architecture), qui a dû imaginer la conversion du monument historique en musée d’art contemporain. Prêtée par la Ville de Paris pour une période minimale de cinquante ans à François Pinault, la Bourse du Commerce – Fondation Pinault accueille également un restaurant, et constitue l’une des pierres angulaires de la réhabilitation engagée du quartier des Halles.

La Samaritaine, 15 ans après sa fermeture

Dans quelques semaines, et toujours à quelques encablures des Halles, les Parisiens et les visiteurs de Paris pourront redécouvrir un autre lieu emblématique : la Samaritaine. Fermée depuis 2005, elle rouvrira ses portes le 19 juin en réunissant sous sa verrière un grand magasin, un hôtel de luxe, des bureaux, des logements sociaux et une crèche, au terme d’un chantier qui aura coûté 750 millions à son propriétaire LVMH.

Le célèbre magasin de la rue de Rivoli devait rouvrir en 2020 pour son 150ème anniversaire. La pandémie n’aura été qu’une péripétie supplémentaire sur le chemin semé d’embûches qu’a connu le chantier. En effet, entre 2012 et 2015, les travaux sont suspendus par une série de recours d’associations de sauvegarde du patrimoine contestant notamment la réalisation d’une façade tout en verre, côté rue de Rivoli. Le groupe LVMH aura attendu jusqu’en 2015, soit dix ans après la fermeture du bâtiment en raison de sa vétusté, pour obtenir la validation définitive de son permis de construire. Puis la pandémie s’est invitée, retardant encore d’un an l’inauguration du magasin de 20 000 m².

© LVMH

Le bâtiment abrite notamment un hôtel cinq étoiles Cheval Blanc (marque détenue par LVMH) de 72 chambres avec vue plongeante sur la Seine, dont une suite de 1 000 m³ avec piscine privée au huitième étage. La date d’ouverture de l’hôtel n’est pas encore connue. L’établissement comprendra aussi quatre restaurants, dont un gastronomique dirigé par le chef étoilé Arnaud Donckele, désigné chef de l’année par le Gault et Millau dans son édition 2020. La Samaritaine abrite également 15 000 m² de bureaux, une crèche de quartier et 97 logements sociaux et devrait générer, à terme, 2 400 emplois directs sur site.

L’Hôtel de la Marine en mode immersif

Enfin, et dans le cadre d’un autre projet de réhabilitation d’un emblème parisien, celui de la Place de la Concorde, c’est l’Hôtel de la Marine qui ouvrira ses portes au public, pour la première fois, le 12 juin 2021. Créé au XVIIIe siècle par Ange-Jacques Gabriel, premier architecte du Roi, il abrita jusqu’en 1798 le Garde-Meuble de la Couronne avant de devenir, pendant plus de deux-cents ans, le siège du ministère de la Marine. Après le départ de l’Etat-major, en 2015, d’importants travaux de réhabilitation ont été réalisés en vue de transformer le bâtiment en musée.

Trois propositions de visite permettent de découvrir les salons d’apparat (XIXe siècle) et la loggia de l’Hôtel de la Marine, les appartements de l’intendant ou les appartements de Madame Thierry de Ville d’Avray. L’ancienne galerie des tapisseries du Garde-Meuble et la salle du Centre opérationnel maritime de la Marine accueillent une sélection de pièces issues de la Collection Al Thani, qui regroupe quelque 6 000 œuvres de l’antiquité à nos jours. Quel que soit le parcours de visite choisi, les visiteurs sont accompagnés par le Confident, un casque connecté qui promet une expérience immersive, en déclenchant automatiquement sons, bruitages et musiques en fonction de la progression du visiteur dans le musée.

© Hôtel de la Marine

De nouveaux sites qui aideront sans doute l’économie touristique parisienne à relever la tête, après un effondrement sans précédent en 2020 en raison de la pandémie. L’année dernière, Paris a reçu 17,5 millions de touristes, dont 12,6 millions de Français, soit une chute historique de fréquentation avec une perte de 33,1 millions de touristes par rapport à 2019. La clientèle internationale a déserté la capitale (-78%), entraînant notamment une perte de 15,5 milliards d’euros de recettes touristiques par rapport à 2019, avec 6,4 milliards d’euros de recettes touristiques générées.

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