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Norwegian tente de survivre et met deux filiales en faillite

Pour se mettre à l’abri de ses créanciers, Norwegian, la compagnie low cost long-courrier, a déclaré deux de ses principales filiales en faillite.

Luttant pour sa survie, Norwegian Air Shuttle, a joué son va-tout mercredi en mettant deux filiales majeures en faillite afin de se mettre à l’abri de ses créanciers, le temps de trouver une solution de restructuration financière.

Déjà mal en point et très lourdement endettée avant la pandémie, la compagnie low cost a, comme le reste du secteur, été frappée de plein fouet par la quasi-paralysie du transport aérien mondial due aux mesures sanitaires prises pour juguler la propagation du virus. Elle a essuyé un autre revers au début du mois quand le gouvernement norvégien a refusé de remettre la main au portefeuille après lui avoir accordé 3 milliards de couronnes (277 millions d’euros) de garanties avant l’été.

Face aux vents contraires, elle a décidé de mettre deux de ses filiales en Irlande sous la protection de la loi irlandaise sur les faillites, l’équivalent du fameux chapitre 11 américain : Norwegian Air International, qui opère une grande partie des vols internationaux de la compagnie, et Arctic Aviation Assets, qui gère sa flotte aérienne.

Norgewian : plus que 6 avions en vol

«Recourir à la protection de la loi irlandaise pour se réorganiser est une décision que nous avons prise pour assurer l’avenir de Norwegian», a expliqué son directeur général, Jacob Schram. «Notre objectif est de trouver avec toutes les parties prenantes des solutions qui nous permettront d’émerger comme une compagnie aérienne financièrement plus forte et solide», a-t-il ajouté dans un communiqué.

De nombreuses compagnies aériennes ont déjà mordu la poussière à cause de la pandémie: la chileno-brésilienne LATAM, la colombienne Avianca, les sud-africaines South African Airways et Comair, la britannique Flybe… Et les autres ont jusqu’à présent survécu au prix de dizaines de milliers de suppressions d’emplois au total.

La compagnie norvégienne qui réclamait de l’argent frais pour «traverser l’hiver» s’était vue opposer une fin de non-recevoir par le gouvernement norvégien le 9 novembre. Le lendemain, elle avait indiqué ne plus avoir que 3,4 milliards de couronnes dans ses caisses après avoir «brûlé» en moyenne plus de 500 millions par mois au cours des mois précédents.

Norwegian, qui comptait plus de 10 000 salariés au début de l’année, n’en fait plus travailler que 600 aujourd’hui. Et seuls six avions continuent de voler sur une flotte pré-Covid de 140 appareils. Mercredi, elle a assuré qu’elle poursuivrait ses activités en parallèle aux négociations à venir sur sa situation financière.

Plombée par les déboires de Boeing

Victime d’une ambition tous azimuts, l’entreprise est dans le rouge depuis plusieurs années et ployait fin septembre sous 48,5 milliards de couronnes de dettes (4,47 milliards d’euros), plus de 28 fois sa valeur boursière actuelle. Lors d’une vaste restructuration plus tôt cette année, ses créanciers, notamment les sociétés de leasing, avaient pourtant accepté de convertir une partie de ses dettes et engagements financiers en capital, faisant d’eux les principaux actionnaires de Norwegian.

Pionnier du low cost dans le long courrier en s’appuyant sur des avions moins gourmands en kérosène, le transporteur a vu sa stratégie grippée par de gros problèmes sur les Boeing. Il a d’abord connu de multiples déboires avec les moteurs Rolls-Royce de ses Boeing 777 Dreamliner, puis a dû cesser d’exploiter ses 18 Boeing 737 MAX, un modèle cloué au sol partout dans le monde depuis près de deux ans après deux accidents meurtriers.

Ironie du sort, son annonce survient le jour même où les États-Unis ont autorisé la reprise des vols de l’appareil, étape indispensable avant une remise en exploitation de l’appareil lundi.

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