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Pays des Écrins : Catherine Jolibert veut « décliner un esprit montagne »

Docteure en sciences environnementales, consultante, coach, formatrice, réalisatrice, organisatrice de l’Ice Climbing Écrins… C’est après une carrière diversifiée et marquée par un engagement pour la valorisation des territoires de montagne que Catherine Jolibert a pris, le 1er décembre 2024, la direction de l’Office du tourisme (OT) du Pays des Écrins, dans les Hautes-Alpes. Rencontre au sommet.

L’Echo touristique : Vous avez pris la direction de l’OT du Pays des Écrins fin 2024. Comment se sont passés vos premiers mois à ce poste ?

Catherine Jolibert : C’est la première fois que j’occupe un poste de directrice d’office de tourisme. Mais je connais très bien le territoire puisque j’y habite depuis une quinzaine d’années. J’ai toujours été très impliquée dans la vie locale, notamment dans les sports de montagne comme l’alpinisme et l’escalade, et j’ai organisé pendant dix ans l’Ice Climbing Écrins, ce qui m’a permis de rencontrer tous les élus et acteurs du territoire. Cette expérience m’a donné une bonne vision des acteurs et des enjeux locaux. Donc, même si c’est un nouveau métier, la prise de poste s’est faite assez naturellement.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous embarquer dans un tel nouveau défi ?

Catherine Jolibert : Ce qui m’a vraiment motivée, c’est la possibilité de porter un projet en lien avec ce territoire que je connais bien. Souvent, les directeurs d’office ne sont pas originaires ou ne connaissent pas parfaitement le territoire. Ici, c’est différent. J’ai aussi un doctorat en sciences environnementales, ce qui me donne une casquette environnementale forte. C’est important pour moi, car le Pays des Écrins est un lieu singulier, très ancré dans la montagne, avec des valeurs d’hospitalité simples et authentiques.

Quelles sont justement ses spécificités touristiques et économiques ?

Catherine Jolibert : Notre territoire est authentique. Depuis mon arrivée, j’ai voulu décliner un esprit montagne qui reste très proche de la nature et du vivant. Par exemple, un des premiers événements que nous avons pu mettre en place, avec mon équipe, est un festival autour du carnet de voyage, qui correspond bien à notre identité d’activités de pleine nature.

Nous voulons encourager un tourisme endogène, c’est-à-dire destiné aux habitants de la région et aux visiteurs proches, pour lisser la saisonnalité.

Quels sont vos publics cibles et quelles orientations tentez-vous de mettre en place ?

Catherine Jolibert : Nos publics cibles sont les familles et les jeunes couples sportifs. Nous avons beaucoup à leur offrir, entre itinéraires adaptés, activités accessibles, expériences nature et sportives, et événements sportifs de haut niveau. Cette année, le tourisme se porte bien. Notre volonté est de maintenir le cap sur l’été et de compléter en développant les intersaisons. Nous voulons encourager un tourisme endogène, c’est-à-dire destiné aux habitants de la région et aux visiteurs proches, pour lisser la saisonnalité. Par exemple, au printemps, on propose des activités comme le kayak et l’escalade, qui enchaînent avec les autres saisons. Le but étant de bien répartir les flux et de ne pas arriver dans des situations de surtourisme que l’on peut voir ailleurs.

Justement, comme dans d’autres endroits des Alpes françaises, êtes-vous confrontés à des problèmes de surfréquentation ?

Catherine Jolibert : Non, à l’inverse de Chamonix par exemple, nous n’avons pas ces soucis. Et si nous arrivons à cette situation un jour, il faudra que l’on rectifie le tir en termes de promotion et de communication. Nous ne faisons pas de communications tous azimuts. Nous voulons privilégier la qualité, et zoomer sur nos activités, saison par saison. Avec, en ce moment, un accent mis sur les sports d’eaux vives.

L’accueil physique reste donc essentiel pour nous.

Concernant les débats sur les fermetures des bureaux d’accueil physiques au profit du numérique, quelle est votre position sur le sujet ?

Catherine Jolibert : Pour l’instant, nous ne prévoyons pas de fermer nos bureaux d’accueil physiques. Une partie de notre population et de nos visiteurs ne sont pas forcément connectés ou préfèrent le contact humain et le papier. Il y a trois profils : ceux non connectés, ceux connectés mais qui apprécient aussi le papier, et ceux uniquement en ligne. Nous devons répondre à ces différents besoins et l’accueil physique reste donc essentiel pour nous.

Enfin, quels vont être les chantiers des mois à venir pour votre OT ?

Catherine Jolibert : Le premier va être de bien accompagner la création de la nouvelle OT de la station de Puy-Saint-Vincent, qui sort de l’OT commun Pays des Écrins. Cela a pu créer des tensions avant mon arrivée. Maintenant, nous allons essayer de mettre en place une harmonie de travail ensemble. Ensuite, cela sera de continuer et de redéfinir nos quatre missions qui sont l’accueil, la communication, l’animation et la commercialisation. Peut-être en faisant moins d’animation et en redéfinissant le reste. Et quid enfin d’une grande fête du vivant et de la nature, d’un nouveau grand rendez-vous sur le territoire ?

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