MeToo : Air France renforce la lutte contre les violences sexistes et sexuelles
Après la diffusion de l’enquête de Radio France, Air France a assuré mettre en place des mesures de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Air France a annoncé une série de mesures pour renforcer la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, après la diffusion d’une enquête de Radio France faisant état d’une « banalisation » de ces violences au sein de la compagnie aérienne.
La directrice d’Air France, Anne Rigail, a fait cette annonce à l’issue d’une rencontre mercredi soir avec le ministre français des Transports Philippe Tabarot. Il avait réclamé des « explications » dans la foulée d’une enquête de la radio publique, vendredi.
Témoignages d’hôtesses de l’air et de femmes pilotes… La cellule investigation de Radio France a mentionné, dans une longue enquête, plusieurs cas d’agressions sexuelles, de harcèlement et de comportements sexistes au sein d’Air France.
Plusieurs interlocutrices ont fait état d’une impunité de leurs agresseurs présumés: « agressions et harcèlement, c’est une culture d’entreprise, connue et valorisée », a ainsi affirmé l’une d’elles à Radio France.
Mise en place d’une « cellule d’écoute »
« Je partage l’émotion que les témoignages relayés par la presse ont pu susciter. Comme je l’ai confirmé aujourd’hui au ministre des Transports, nous sommes pleinement mobilisés dans la lutte contre tout type de harcèlement et d’agissements sexistes, qui sont inacceptables », a affirmé dans une déclaration transmise à l’AFP Mme Rigail, en poste depuis fin 2018.
La dirigeante a rappelé que « la compagnie a mis en place depuis de nombreuses années un dispositif de prévention, d’accompagnement des victimes et, en cas de faits avérés, de sanctions ». Elle a précisé que « ce dispositif (allait) être renforcé », « avec un accent mis sur la sensibilisation et l’accélération de la formation ».
Air France mettra par ailleurs en place « une cellule d’écoute indépendante accessible par l’ensemble des salariés 24h/24 et 7j/7″, tandis qu’un service dédié à la lutte contre les discriminations et le harcèlement sera créé, rattaché directement au Directeur des ressources humaines ».
« Libérer au maximum la parole »
« La protection de nos 40.000 salariés est une priorité. Chacun doit pouvoir exercer ses fonctions sans craindre d’être confronté à du harcèlement ou à des agissements sexistes », a plaidé la directrice générale.
Le cabinet du ministre Tabarot a confirmé la teneur de ces engagements. Et noté qu’ils donnaient davantage de place à des intervenants extérieurs, indépendants de la hiérarchie de la compagnie. L’idée étant de « libérer au maximum la parole ».
Air France, détenue à 28% par l’Etat français, a promis par ailleurs de consulter les autres transporteurs aériens « pour regarder la manière dont le sujet (y) est appréhendé », selon le cabinet de M. Tabarot, qui a promis que ce dernier « assurerait un suivi très vigilant de ces mesures ».