La liaison Orly-Pau relancée, une victoire pour François Bayrou
Le premier ministre avait intensément œuvré à la réouverture de cette liaison, qui est effective depuis ce lundi 17 février.
En octobre 2024, le bilan était pourtant clair. La liaison entre l’aéroport d’Orly et celui de Pau n’était pas rentable – et accusait même un déficit de 3 millions d’euros par an. Transavia, la filiale d’Air France-KLM qui l’opérait, avait donc décidé de l’interrompre. Mais c’était sans compter les interventions de François Bayrou, alors maire de Pau et désormais aussi Premier ministre. Après de multiples tractations, le chef du gouvernement a obtenu de relancer la liaison, à raison de deux rotations quotidiennes, dès ce lundi 17 février.
Depuis octobre 2024, une liaison entre Pau et Roissy continuait de relier la capitale à raison de plusieurs allers-retours par jour. Air France-KLM espérait ainsi éviter d’avoir à porter le projet de relance voulu par François Bayrou. Dans un courrier adressé à Matignon fin novembre, Benjamin Smith, le directeur général de la compagnie, s’étonnait qu’on lui demande de maintenir une ligne « dont la perte est estimée à un minimum de 3,3 millions d’euros pour l’année d’exploitation », rapportait Le Canard Enchaîné.
Le directeur général en avait même tenté un coup de poker, alors que M. Bayrou prenait la place de Michel Barnier au poste de Premier ministre : envisager la réouverture de la ligne, si le gouvernement envisageait d’alléger le projet de hausse de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA). Si c’est bien une version « allégée » qui a été votée, aucune source ne pouvait confirmer que c’était pour favoriser la réouverture de la ligne.
« Pourquoi croyez-vous que les Palois m’ont élu ? »
François Bayrou continuait de militer pour la réouverture de la liaison, envers et contre tous. Pour cause : l’aéroport d’Orly est bien plus proche du 7e arrondissement de Paris, où se trouvent les bureaux du Modem, son pied-à-terre et, désormais, Matignon. Alors, celui qui n’est encore que maire de la ville de Pau n’hésite pas à mettre son « soutien au gouvernement dans la balance », comme il l’écrit à Michel Barnier. Alors en passe de faire voter le budget, sous la menace de deux motions de censure, le Premier ministre cède et écrit, le 21 octobre, avoir lancé des travaux pour « identifier des solutions ».
Au journal Le Monde, François Bayrou assume pleinement son implication dans ce projet, et ce même en tant que Premier ministre. « Pourquoi croyez-vous que les Palois m’ont élu ? Pour que je me croise les bras ? », assène-t-il à nos confrères. « Oui, je suis un combattant, et j’utilise ce que j’ai comme influence pour que justice soit rendue à ceux qui ne peuvent pas se défendre eux-mêmes. »
Une fois arrivé à Matignon, François Bayrou a continué à relancer Air France, et chargé son ministre des transports, Philippe Tabarot, d’en faire l’une de ses priorités. Jusqu’à obtenir gain de cause. Ce n’est cependant pas Transavia qui opérera la liaison à sa reprise, mais Amelia, avec de petits avions de 49 places.
Depuis la pandémie de covid-19, les taux d’occupation des vols domestiques ne cessent de chuter. Alors que Pau est à 4h30 de TGV de Paris et que la liaison continuait d’être opérée entre Roissy et Pau, était-il vraiment nécessaire de tant œuvrer pour la réouverture du Orly-Pau ? Un « combat » que François Bayrou « assume » pourtant pleinement, relate Le Monde.