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Mauvaise foi

«  »Jamais plus jamais. » Alors que James Bond triomphe au cinéma, le Pdg d’Air France, Jean-Cyril Spinetta, à l’image d’un Sean Connery impassible, jurait depuis toujours, la main sur le coeur, que les vols loisirs, c’était bel et bien terminé ! Comment alors interpréter ce virage à 180°, avec l’annonce du lancement au printemps 2007 d’une filiale mi-low cost, mi-charter ? « Nous avons voulu répondre à la demande des professionnels du voyag

Jamais plus jamais. Alors que James Bond triomphe au cinéma, le Pdg d’Air France, Jean-Cyril Spinetta, à l’image d’un Sean Connery impassible, jurait depuis toujours, la main sur le coeur, que les vols loisirs, c’était bel et bien terminé ! Comment alors interpréter ce virage à 180°, avec l’annonce du lancement au printemps 2007 d’une filiale mi-low cost, mi-charter ? Nous avons voulu répondre à la demande des professionnels du voyage, assure Christian Boireau, président du conseil de surveillance du nouveau transporteur. Quelle générosité soudaine, après avoir considéré pendant dix ans que le tourisme était un marché guère appétissant !

La stratégie est tout aussi déroutante quant à la marque retenue dans l’Hexagone, à savoir Transavia. Echaudés par les crashs de ces dernières années, les Français réclament des compagnies fiables, mais surtout reconnues. L’angoisse de certains passagers lorsqu’ils montent dans un avion de Jet 4 You ou d’Atlas Blue, pourtant filiales de TUI et de Royal Air Maroc, rappelle combien la marque est devenue essentielle. Quels que soient les efforts d’Air France, il faudra sans doute des années avant que les Français fassent le rapprochement entre la compagnie nationale et Transavia. D’autant que ceux qui voyageront sur ses lignes ne seront pas nécessairement des voyageurs assidus ! En refusant de mettre son nom sur les avions de ce nouveau transporteur, il s’agit surtout pour Air France de ne pas brouiller son image auprès de la clientèle haut de gamme…

En réalité, le lancement de cette filiale charter apparaît avant tout comme défensif. D’ailleurs, avec un objectif de 300 ME de chiffre d’affaires d’ici trois ans (soit moins de 1,5 % de l’activité d’Air France/KLM !), ses ambitions demeurent modestes. De là à penser que le groupe aérien a surtout trouvé par ce biais le moyen d’éviter que de précieux créneaux horaires à Orly ne tombent dans l’escarcelle de low cost étrangères, il n’y a qu’un pas ! Reste qu’en barrant la route aux compagnies à bas prix, Transavia risque du même coup de déstabiliser un marché du charter déjà fort mal en point. Au final, il n’est pas certain que les professionnels du tourisme en sortent gagnants.

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