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Macron veut développer un RER « dans dix métropoles françaises »

Emmanuel Macron, qui peine à imprimer sa marque sur l’écologie, a annoncé dimanche vouloir développer un équivalent du RER francilien dans dix métropoles françaises comme alternative à la voiture, avec notamment la volonté d’accélérer des projets existants.

« Pour tenir notre ambition écologique, je veux qu’on se dote d’une grande ambition nationale : dans dix grandes agglomérations, dans dix métropoles françaises, de développer un réseau de RER, un réseau de trains urbains », a exposé Emmanuel Macron dans une séquence postée sur YouTube, dans laquelle il répond à des questions d’internautes sur l’écologie.

Le Réseau Express Régional (RER) regroupe les trains régionaux circulant en Ile-de-France à une cadence élevée. Il s’est régulièrement étendu depuis les années 1960. « Le RER ce n’est pas que sur Paris », a plaidé le président. « C’est un super objectif pour l’écologie, l’économie, la qualité de vie » dans les villes « où il y a thromboses, trop de circulation », a-t-il ajouté.

Selon son entourage, il s’agit de faire en sorte que dans ces grandes métropoles « congestionnées, les personnes qui ont des trajets pendulaires puissent les faire sans voiture, en décarbonant leurs trajets grâce à ces RER métropolitains ». Emmanuel Macron s’est borné à fixer l’objectif, sans fixer de calendrier ni chiffrer les investissements nécessaires. C’est la Première ministre Elisabeth Borne, chargée de la planification écologique, qui devra détailler puis superviser ces grands travaux, a précisé l’Elysée.

La présidence rappelle que la loi orientation des mobilités votée sous le précédent quinquennat a ouvert à la voie, avec une quinzaine de projets à l’étude ou au stade de la réflexion. Il s’agit donc de « mettre un coup d’accélérateur » pour donner la priorité à dix d’entre eux, ajoute un conseiller élyséen, en évoquant parmi les probables villes sélectionnées Lille, Bordeaux, Lyon, Grenoble et Aix-Marseille.

Des « RER » à Bordeaux, Lille ou Strasbourg

Bruno Gazeau, président de la Fnaut (Fédération nationale des associations d’usagers des transports), s’est dit « très favorable » au projet, qu’il « découvre ». Le responsable indique à l’AFP avoir déjà proposé au gouvernement « un appel à projets sur les RER métropolitains, obligeant ainsi métropoles et régions à s’entendre ». « Il faudra bien augmenter le budget de SNCF Réseau. Attendons les précisions », a-t-il ajouté.

La présidente socialiste d’Occitanie, Carole Delga, a également salué l’initiative. « L’appel des présidents de région à un ‘New Deal‘ ferroviaire a été entendu », a-t-elle estimé, insistant pour aboutir « rapidement » à des « actes concrets ».

En octobre 2020, SNCF Réseau avait remis au gouvernement un schéma directeur présentant un plan pour les grands noeuds ferroviaires, à la demande d’Elisabeth Borne, alors ministre des Transports. Objectif: développer de nouveaux services métropolitains (« SEM » pour services express métropolitains ou « RER » pour réseau express régional).

Concrètement, Bordeaux Métropole réfléchit depuis un certain temps à un « RER métropolitain » avec le concours notamment du département. Le plan de relance de 2020 prévoyait ainsi une enveloppe pour mieux préparer le lancement de ces « RER » à Bordeaux, mais aussi Lille ou Strasbourg.

Le président tente de défendre son bilan

L’annonce présidentielle intervient alors qu’Emmanuel Macron est monté en première ligne pour tenter de défendre son bilan environnemental en France. Alors qu’il avait promis avant sa réélection d’aller « deux fois plus vite » pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, en érigeant la planification écologique en priorité, les défenseurs de l’environnement et l’opposition de gauche estiment que ses actes ne sont toujours pas à la hauteur.

Du coup, après sa participation à la COP27 sur le climat à Charm el-Cheikh et une réunion à l’Elysée pour pousser les industriels français les plus émetteurs de CO2 à hâter leur « décarbonation », le chef de l’Etat s’est mué en youtubeur pour défendre personnellement son action dans des vidéos au ton offensif et au montage nerveux.

Certains dans son camp y voient le constat d’une Première ministre encore trop « techno » sur ce sujet, et de ministres des Transitions énergétique et écologique, Agnès Pannier-Runacher et Christophe Béchu, qui ne sont pas « hyper visibles ».

Elisabeth Borne « elle arbitre, elle pilote, elle explique les choses un peu plus compliquées et techniques et elle donne la feuille de route », dit, avec diplomatie, un ministre. Emmanuel Macron, lui, « sort du techno », « c’est pédagogique », vante-t-il.

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