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Lidl Voyages : « A la montagne, nous avons beaucoup de retard pour les vacances de Noël »

Si les voyages à l’étranger reprennent bien, Lidl Voyages accuse un retard considérable dans la vente de séjours en montagne pour les vacances de fin d’année. Décryptage avec Mélanie Lemarchand, fondatrice et responsable de Lidl Voyages.

L’Echo touristique : Lidl Voyages enregistre une baisse notable (-63%) des ventes de séjours à la montagne, pour les départs du 17 décembre 2022 au 2 janvier 2023. Comment expliquer cette baisse, alors que la France représente, depuis deux ans, une très grande part de votre activité ?

Mélanie Lemarchand : C’est vrai que nous constatons un retard très important, pour les vacances de Noël, sur la destination France. Nous sommes par contre en avance pour les départs des mois de novembre et décembre hors vacances scolaires. Ma lecture de cette baisse est assez simple. Je pense qu’elle résulte, avant tout, de tarifs qui sont très élevés. Les clients préservent leur pouvoir d’achat. Des vacances à la montagne coûtent cher, et encore plus si on prend en considération l’augmentation drastique du prix de l’essence ces derniers jours. La voiture demeure le moyen de transport privilégié pour accéder aux destinations de montagne, et cette hausse n’est pas anodine. L’autre facteur qui peut expliquer cette baisse, c’est le faible taux d’enneigement constaté, jusqu’ici, dans les massifs. Le fait que des stations d’altitude comme Val Thorens ou Val d’Isère repoussent leurs ouvertures peut effrayer les clients.

Votre pouvoir de communication est très fort. Comment l’utiliser pour enrayer cette décroissance ?

Mélanie Lemarchand : Nous devons encore patienter, pour voir comment le marché, qui a pris l’habitude de réserver en dernière minute depuis la pandémie, va se comporter dans les semaines à venir. Nous pensons que, dès les premières neige, les réservations repartiront à la hausse. Les clients peuvent également être inquiets par la perspective de voir les domaines skiables, confrontés à une hausse des prix de l’énergie, en partie fermés. Nos partenaires, l’Agence Savoie Mont Blanc et Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme nous l’ont garanti : les domaines skiables seront tous ouverts cet hiver. Nous devons donc rassurer le marché. Si la situation l’exige, nous pourrons monter des opérations de communication, relayer d’éventuelles promotions de nos partenaire… Ce retard nous attriste, parce qu’on met un point d’honneur à soutenir le tourisme en France. Même si nous sommes ravis de voir, par ailleurs, que les voyages vers l’étranger ont très bien repris.

N’est-ce pas logique, dans votre modèle économique, que les voyages à l’étranger retrouvent leur place ?

Mélanie Lemarchand : Au moment du lancement de Lidl Voyages, notre modèle reposait sur l’étranger, c’est vrai. Avec la crise sanitaire, nous avons orienté une partie de notre activité vers la France, et nous ne nous sommes pas trompés. Mais, la situation s’améliorant à l’échelle internationale, les destinations rouvrant leurs frontières et les prix augmentant, la France a perdu du terrain. Pour la première fois, elle n’est plus dans le Top 3 de nos destinations les plus vendues (mais 7e, NDLR). Sur l’hiver, des destinations comme la République Dominicaine, la Tunisie ou même la Laponie fonctionnent bien mieux. En soit, c’est une très bonne nouvelle. Cela prouve que, malgré les incertitudes économiques, les Français ont envie de voyager. Et cela montre sûrement que le marché se remet progressivement en place. Par contre, en ce qui concerne la baisse de la France, je pense qu’elle est surtout conjoncturelle. Aller à la montagne, l’hiver, ça coûte cher, et c’est d’autant plus vrai cette année. Mais l’hiver est encore long. Et la France retrouvera sa place, au plus tard, l’été prochain.

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