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L’esport, un nouvel outil de développement pour les destinations touristiques

Tenue du 28 au 31 mai en Slovénie, la 18e édition Net Managers, organisée par Eventiz, a permis d’aborder l’esport et son potentiel touristique pour les destinations.

Pour Nicolas Popoff, le directeur commercial d’Esports de Webedia, les jeux vidéos constituent un formidable moyen de promotion pour les destinations touristiques.

« L’industrie du jeu vidéo représente 250 milliards de dollars en 2023, soit neuf fois plus que la musique et huit fois plus que le cinéma, a-t-il expliqué lors de la conférence Net Managers, organisée par Eventiz, la maison mère de L’Echo touristique. Elle a pénétré la pop culture à tel point que les clubs de foot professionnels ont désormais leur équipe de jeux vidéos et que les grandes licences de jeux vidéos ont dorénavant des films à leur nom. Selon une étude de Newzoo, en 2025, l’audience totale dépassera les 640 millions. »

La France est un des leaders mondiaux du secteur, ajoute-t-il. Des équipes françaises sont bien positionnées au niveau mondial sur des jeux de référence comme Rocket League. 

Des villes de plus en plus intéressées par l’esport

L’esport est consommé en live, via les lives Twitch, une plateforme spécialisée dans le streaming de jeu vidéo. Sur cette plateforme, le taux d’engagement atteint 17,2%, selon Nicolas Popoff. Un chiffre impressionnant quand on sait qu’il est de 8,2% sur TikTok, 1,9% sur Instagram et 1,7% sur Youtube.

L’esport est aussi consommé sur les réseaux sociaux et via des évènements, des compétitions qui peuvent rassembler d’importantes communautés. Quelque 40 000 personnes sont ainsi venues à Bercy en 2023 pour une compétition du jeu Counter Strike. 

Les compétitions – désormais diffusées avec AMP, qui s’occupe aussi de la Ligue des champions de football – sont organisées dans de « petites » villes telles que Boulogne, Nice, Montpellier etc.

« Or 64% des fans d’esport ont envie de voyager (1,17 fois plus que la moyenne), le potentiel de développement touristique pour les destinations est donc intéressant, poursuit Nicolas Popoff. Pour organiser des événements d’esport, c’est désormais assez « compétitif ». Lors d’une compétition d’esport à Rotterdam, près de 40 villes avaient candidaté. Pour être choisies, elles doivent donner les affiches promotionnelles, offrir la location de la salle etc. La moyenne d’âge des fans d’esport est de 26 ans, si on compare aux 62 ans pour le tennis, on se rend bien compte qu’il ressemble beaucoup plus jeunes que les autres sports. » Auparavant, le public des jeux vidéos était très masculin. Mais selon Harris interactive, près de 46% des nouveaux fans d’esport sont des fans féminins.

85 millions de contacts après une compétition

Suite à l’événement à Rotterdam, près de 85 millions de contacts, via les réseaux sociaux surtout, mais aussi la recherche sur Internet, les gens sur place, ont été enregistrés. Si la Ligue 1 de foot reste première en France avec 5,9 millions de fans en cumulé sur les différentes plateformes, la ligue française du jeu « League of Legends » (LFL) est désormais en seconde position, avec 418 000 fans, déjà loin devant le rugby et son Top 14 (315 000 fans).

Lors de ces compétions, les grands médias nationaux sont désormais présents. Le live est un autre moyen de mettre en valeur les acteurs qui soutiennent les événements d’esport. En février 2024, Nice a accueilli une compétition de la LFL qui a rassemblé plus de 10 000 personnes. On a vu, en arrière-plan, la ville de Nice lors de nombreuses interviews et des lives. On peut noter également la présence du nom de la ville un peu partout tout au long de la compétition. Désormais les éditeurs de jeux vidéos donnent aussi la possibilité aux destinations d’avoir des bannières à l’intérieur du jeu.

L’Espagne aime (beaucoup) l’esport

En Espagne, qui mise beaucoup sur le jeu vidéo, Visit Andalucia a déjà investi dans l’événement Emea Masters, tout comme Air Europa avec la Superliga et Portaventura avec la Iberian Cup. Tous ces événements sont des compétitions de jeux vidéo très appréciés de la communauté.

Lors de l’événement de Rotterdam, en 2019, plus de 87% des personnes présentes sur place n’étaient pas de la ville, selon Webedia. Un public de fans de technologies, avec un niveau d’éducation plutôt élevé. « Cette compétition avait rapporté près de 2,3 millions d’euros à Rotterdam. Aux Etats-Unis, la ville de Raleigh vient d’empocher plus de 2,6 millions d’euros pour un événement Fortnite. »

En France, certaines régions parient aussi sur le potentiel touristique du jeu vidéo. Présent aux Net Managers, Lionel Flasseur, de One Provence, explique avoir organisé deux courses de voile avec Virtual Regata (une pour les professionnels et une autre pour les amateurs). Les courses virtuelles se déroulaient dans la rade Marseille, parfaitement modélisée.

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