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Les stations thermales en souffrance en attendant la réouverture

Désertées par leurs 580 000 curistes annuels, les stations thermales françaises, à l’arrêt depuis des mois, se désespèrent, faute de perspectives claires de réouverture.

A Royat (Puy-de-Dôme), le parc thermal, où les tulipes s’épanouissent avec l’arrivée du printemps, est vide. Aucun curiste ne déambule dans ses allées comme c’est le cas habituellement en cette période de l’année dans la cité auvergnate au charme désuet située sur les hauteurs de Clermont-Ferrand.

Dans le majestueux hall des thermes des années 1850, de grandes bâches recouvrent mobilier et escaliers, donnant aux lieux des airs de manoir abandonné. « Une journée comme aujourd’hui, nous recevions 700 curistes, sans compter les 200 ou 300 accompagnants. Ils fréquentent l’épicerie, achètent le pain, les gâteaux, vont au restaurant, jouent au casino… C’est tout l’environnement économique des stations qui souffre », explique le directeur des thermes Dominique Ferrandon.

Fréquentation en baisse de 67% en 2020

Les 113 établissements thermaux du pays, qui représentent 10 000 emplois directs et 100 000 emplois indirects, ont perdu 110 millions d’euros de recettes en 2020, du fait d’une baisse de fréquentation de 67%, selon le CNETh. Ils bénéficient du fonds de solidarité et ont été inscrits sur la liste des activités pour lesquelles les coûts fixes peuvent être pris en charge, à l’image des stations de ski. Et s’ils sont prêts à recevoir des curistes, l’ouverture des structures nécessite une anticipation de trois semaines : « moins, c’est matériellement impossible », martèle Thierry Dubois, président du Conseil national des établissements thermaux (CNETh).

Malgré les aides, « nos pertes n’ont pas été compensées en 2020 et les stations ont consommé leur trésorerie. Elles sont exsangues. Certaines n’auront peut-être pas la capacité de financer leur redémarrage », redoute Sylvain Sérafini, président de France Thermes, l’un des plus importants groupes du secteur. Les professionnels du thermalisme ont même développé des programmes spécifiques pour la prise en charge de certaines pathologies liées aux Covid longs, mais reste dans l’attente des autorisations de réouverture. La situation est particulièrement préoccupante pour les régies municipales – notamment dans les Pyrénées – car leur statut les empêche de bénéficier de certaines aides comme l’activité partielle, alourdissant la facture pour les communes.

« 70% des stations sont situées dans des villes de moins de 5 000 habitants où l’impact territorial est très fort », note Jean-Yves Gouttebel, président du conseil départemental du Puy-de-Dôme et chargé par Emmanuel Macron d’une mission sur le thermalisme en France.

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