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Les fleuves français font chavirer les étrangers

Les croisières sur des paquebots fluviaux dans l’Hexagone connaissent un essor spectaculaire. Trusté par les compagnies allemandes et américaines, le marché reste essentiellement centré sur la clientèle étrangère, même si CroisiEurope fait aussi le plein de Français.

Sous le pont Mirabeau, coule la Seine… et voguent les touristes. Ceux des bateaux-promenade (voir encadré), mais aussi de vrais croisiéristes, embarqués à la semaine à bord de paquebots qui sillonnent le fleuve de Honfleur à la Tour Eiffel. Un marché de la croisière fluviale qui connaît, ces dernières années, un essor considérable.

Deux zones concentrent la quasi-totalité de l’offre dans l’Hexagone : la Seine et le couloir Saône-Rhône. Selon les statistiques de Voies navigables de France, le seuil des 200 000 passagers transportés sur des paquebots fluviaux (qui accueillent entre 100 et 180 personnes chacun) a été frôlé en 2010, un bond de 21 % par rapport à l’année précédente. Non encore disponibles, les résultats de 2011 marqueront à l’évidence une nouvelle forte progression. Pour cause : le nombre de navires en service ne cesse de s’accroître. Il est ainsi passé de 16 en 2005 à 35 l’an dernier, opérés par une quinzaine de compagnies, presque toutes allemandes ou américaines.

Cause ou conséquence, la clientèle de ces croisières est très majoritairement étrangère. « Chaque semaine, il n’y a pas moins de 6 paquebots 100 % germanophones sur le Rhône, et 3 sur la Seine, commente Bruno Maury, gérant de l’agence réceptive Route Marine, l’un des spécialistes historiques de cette activité. Les Américains, quant à eux, n’hésitent pas à faire des combinés en passant une semaine sur chacun des fleuves. Et je ne vous parle pas de petits volumes, mais de groupes de 80 à 100 personnes. »

LES INFRASTRUCTURES PEINENT À SUIVRE

Pour absorber la croissance de la demande, les opérateurs non seulement allongent leur saison (jusqu’à 40 semaines par an), mais également continuent de renforcer leur flotte. Deux nouvelles unités viennent ainsi d’arriver sur le Rhône et au moins une sur la Seine, au risque que les infrastructures (écluses, places d’accostage) peinent à suivre. « Malheureusement, les offices du tourisme, les CRT, etc, n’ont rien vu venir, regrette Bruno Maury. Sur la zone Saône-Rhône, ils ne sont même pas capables de concevoir une plaquette promotionnelle commune. Et pourtant, les armateurs ont de l’argent… » Leurs clients aussi, d’ailleurs : sur ces bateaux, presque tous classés 4* ou 5*, la semaine coûtent entre 1000 et 2 000 E par personne avec une compagnie allemande, et bien plus encore avec une américaine.

Ces niveaux de tarif sont l’une des explications pour lesquelles la clientèle française reste peu captive. Une autre est évidemment la question de la langue à bord. Néanmoins, entre 25 000 et 30 000 Français embarquent chaque année, une clientèle récupérée en quasi-totalité par CroisiEurope. La compagnie alsacienne, leader du marché (7 navires, 50 000 passagers par an), est non seulement la seule francophone mais aussi celle qui offre « les meilleurs prix, pour un niveau de qualité comparable aux concurrentes, assure Éric Collange, son directeur des ventes France. L’une de nos forces, c’est également de proposer des programmes de durées variables, de 2 à 7 jours. Et malgré la demande étrangère, on réserve volontairement 50 % des départs aux Français. » Maitresse en son pays, la compagnie joue enfin le rôle de défricheur. Elle a ainsi ouvert l’an dernier un nouveau front pionnier, sur la Garonne. Après une première saison jugée excellente, l’ajout d’un deuxième navire est annoncé pour l’an prochain.

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