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Comment la montagne française aspire à la neutralité carbone

La chambre professionnelle, qui fédère plus de 400 adhérents, prend une série d’engagements écologiques concrets pour assurer la transition durable des domaines skiables en France.

C’est une petite révolution qui va se jouer au cours des prochaines années, dans les stations de montagne françaises. En effet, Domaines skiables de France (DSF) vient d’annoncer une série de mesures destinées à rendre leurs activités plus durables. « C’est un sujet qui a longtemps été tabou, car nous avons toujours été vus comme des gens peu respectueux de la montagne. Ce qui est totalement faux, et il est temps de tordre le cou à cette idée », introduit Alexandre Maulin, le président de DSF.

D’autant plus que les exploitants de domaines sont « aux premières loges » pour constater l’impact du réchauffement climatique sur les montagnes. « Et nous en serons les premières victimes ». Les domaines skiables doivent « être exemplaires », selon Alexandre Maulin, et œuvrer vers « un avenir meilleur », à l’abri du greenwashing. « Toutes les initiatives que nous allons présenter seront quantifiables, mesurables, concrètes. C’est un socle commun, une base sur laquelle nous sommes tombés d’accord, mais chacun est libre d’aller plus loin ». Alors, ces engagements, quels sont-ils ?

Objectif : neutralité carbone en 2037

Les adhérents de DSF vont d’abord agir sur le volet climatique. « Nous visons la neutralité carbone en 2037 », annonce Alexandre Paulin. « Et nous ne parlons pas de compensation, mais bien d’une modification de nos habitudes de consommation ». Pour y parvenir, DSF va soutenir les fabricants dans leurs recherches pour la commercialisation d’une dameuse à hydrogène (les dameuses sont responsables de 94% des émissions de gaz à effet de serre dans une station, selon DSF). Les conducteurs de remontées mécaniques et de dameuses seront également formés, d’ici 5 ans, à « l’éco-conduite », qui permet d’optimiser la consommation électrique… et d’en économiser jusqu’à 20%.

Dans la même veine, mais sur un autre chapitre (l’eau et l’agriculture), l’utilisation de technologies de gestion de la neige de culture, qui permet d’économiser jusqu’à 15% de neige, sera favorisée. Les stocks d’eau des domaines membres de DSF seront également mis à disposition des agriculteurs, en période de sécheresse, ou des autorités, qui doivent répondre aux incendies de montagne ou aux problèmes d’eau potable. « L’eau est un bien commun, elle doit être partagée », estime Alexandre Paulin.

La biodiversité fait également partie du plan de DSF, puisque chaque membre du réseau devra réaliser un inventaire, sous 5 ans, des connaissances environnementales de son territoire. L’inventaire, qui sera mis à jour dans les secteurs soumis à des travaux, permettra d’identifier les initiatives à prendre pour répondre aux problématiques spécifiques d’un domaine. De façon plus nationale, DSF s’engage, d’ici 5 ans, à signaliser l’ensemble des câbles de remontées mécaniques (à l’aide d’une couleur), susceptibles d’être un obstacle pour le vol des grands oiseaux à la vision défaillante, et notamment des Tétras Lyres dans les Alpes, et des Grands Tétras dans les Pyrénées.

Démantèlement des remontées mécaniques abandonnées

Domaines skiables de France va également s’attaquer aux stations parfois qualifiées de « fantômes », où subsistent les vestiges de remontées mécaniques inutilisables depuis plusieurs années, voire plusieurs décennies. « Nous irons nous-mêmes enlever ce métal, et le recycler, pour dépolluer ces friches industrielles », au rythme de trois friches par an minimum, assure Alexandre Paulin. Enfin, sur le volet des déchets, les membres de la chambre s’engagent à organiser, au moins une fois par an, une grande opération de nettoyage de leurs domaines, et de multiplier les campagnes de sensibilisation à destination des touristes.

Au total, 16 engagements ont été pris, portant autant sur la gestion des remontées mécaniques (fermeture de remontées lors de faibles fréquentation, …), l’utilisation de semences endémiques pour des travaux de végétalisation, ou sur le partage des vallées avec les activités pastorales. « Mais ce n’est qu’une première phase. Nous savons que l’engagement montagnard fera que nous irons plus loin, rapidement. Mais, avant, nous allons d’abord mener à bien cette première phase et rendre des comptes », assure Alexandre Paulin.

DSF propose par exemple de participer à différentes réflexions « dont il n’est pas maître », comme l’immobilier, ou les transports. La chambre se dit même « prête à faire du lobbying pour favoriser le multimodal », et accueille « avec beaucoup d’espoir » la réouverture des trains de nuit.

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