Les Bravo Clubs gagnent leur légitimité
Un an après son lancement, la production d’Alpitour France fait son trou dans le marché français. Mais il reste du chemin à parcourir avant la rentabilité.
Partis à la conquête du marché français il y a un an, les Bravo Clubs commencent à se faire connaître de la distribution. « Et c’est essentiel, pour un tour-opérateur 100% B2B », explique Patrice Caradec, le directeur général d’Alpitour France. Pour ce premier exercice, qui n’a couru que sur 10 mois (décembre 2017/octobre 2018), les Bravo Clubs ont séduit 22 000 clients, générant ainsi un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros, partagé à égalité entre les segments longs et moyens-courrier.
La Grèce (5500 pax pour 2 clubs), les Baléares (3400 pax sur un seul club) et le duo Cap-Vert/Mexique (2400 pax avec un club chacun) sont les destinations les plus prisées des nouveaux clients Bravo. Cuba, malgré une qualité de service qui n’est pas au rendez-vous, séduit également (2000 pax). « Ça sera l’un de nos chantiers pour 2019 : améliorer les prestations à Cuba, qui est toujours une destination très demandée par la clientèle française », précise Patrice Caradec.
Objectif : 2000 agences actives
Des chantiers, le tour-opérateur, filiale du leader du voyage en Italie (Alpitour réalise 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires), n’en manque pas. « Nous devons avant tout améliorer notre référencement », détaille Sébastien Mano, le directeur commercial du voyagiste. « 1100 agences nous ont vendus cette année, la plus performante ayant validé 60 dossiers. Nous devons en convaincre 2000. Le lancement de notre site B2C en juin dernier, vitrine indispensable pour aider à la vente, devrait nous aider à y parvenir », appuie Patrice Caradec. Comme le référencement auprès de Selectour et d’Havas Voyage et leurs 1600 agences… « Nous sommes en bonne voie », assure l’ancien directeur général de Lookéa.
Alpitour France devra aussi stabiliser sa techno, amenée du siège italien et adaptée au marché français. « Elle a été bancale, notamment la connexion avec Orchestra », reconnaît Patrice Caradec. Seulement voilà, le TO réalise 80% de ses ventes en ligne (dont 80% via Orchestra). « C’est donc un chantier essentiel », notamment pour un voyagiste contraint de brader certains prix pour gagner sa légitimité. Le panier-moyen du TO, situé aux alentours de 1022 euros, devra ainsi se placer entre 1060 et 1100 euros, selon Patrice Caradec, pour positionner les Bravo Clubs « au-dessus des autres clubs ».
4 à 5 nouveaux clubs par an
Pour y parvenir, le voyagiste dégaine 3 nouveautés pour l’hiver. Satisfait de son été à Djerba, Alpitour France prolonge l’exploitation du Bravo Club Golf Beach, mais cette fois-ci desservi par Transavia, après un été compliqué avec Tunisair. En long-courrier, le TO traverse le Mexique et programme le Bravo Club Pacific Vallarta, sur la côte Pacifique, avec des vols de nuits opérés par Aeromexico. Enfin, Alpitour investit le Sultanat d’Oman avec le Bravo Club Sifawi à l’animation plus légère (sports, piano-bar, …).
Alpitour programme donc 10 Bravo Clubs cet hiver, contre 7 l’hiver dernier. Une expansion de l’offre mécanique pour le tour-opérateur, qui souhaite ouvrir 4 à 5 nouvelles adresses par an d’ici à 2022. « Cela nous permettra d’atteindre une taille critique – c’est-à-dire la rentabilité – qu’on situe à partir de 50 millions d’euros de CA », chiffre Patrice Caradec.
Un pallier envisagé pour l’exercice 2020, tandis que les équipes d’Alpitour France (22 salariés) se sont fixés pour objectif de séduire 38 000 clients pour 40 millions d’euros de chiffre d’affaires sur l’exercice à venir. Avant de se lancer dans le séjour traditionnel et le circuit ?
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