L’édito de Dominique Gobert : Olivia Grégoire, l’espoir d’une profession ?
Ministre du Tourisme ? Oui, elle existe, je l’ai rencontrée, pour paraphraser André Frossard et son ouvrage « Dieu existe, je l’ai rencontré ». Non seulement cette femme existe mais de plus, face à l’ineptie de certains intellos, elle va avoir du boulot…
Pourquoi cette entrée en matière plutôt improbable allez-vous demander, heureux avides d’informations ? Je vais vous le dire, comme aime à énoncer Monsieur Sarko, camarade attitré de Laurent Abitbol.
Dans un récent papier publié chez notre confrère L’Express, une philosophe dont j’avoue la méconnaissance jusqu’à ce jour s’est répandue en une diatribe étonnante sur le tourisme. Et je cite : « Oui, il faut interdire le tourisme. Il faut libérer la Joconde, mettre fin à son calvaire, il faut décarboner la Terre, déplastifier ses eaux, rendre le monde à lui-même. »
Bien. Après tout, chacun croit en ce qu’il veut, et vivant dans une démocratie dont le monde entier nous envie le principe, je ne vois pas pourquoi cette dame, philosophe ne l’oublions pas, n’aurait pas le droit de s’exprimer.
Juste un point cependant, c’est le terme « interdire ». Madame Devillairs dispose du droit de s’exprimer et personne ne lui interdit. Bizarre, n’est-il pas ? Pour une enseignante (elle a un poste au centre de Sèvres et t à l’Institut catholique de Paris où elle est Doyen de la Faculté de Philosophie), c’est pour le moins surprenant, n’est-il pas ?
Or donc, lors de cette première rencontre avec Olivia Grégoire, notre nouvelle ministre du Tourisme et de biens d’autres choses, dont je vous narrerai la semaine prochaine l’entretien très ouvert et décontracté que nous avons eu, je lui ai évoqué ce sujet.
Très belle réponse de la part de la ministre, que je vous retranscris : « Le propre d’une époque caricaturale, c’est d’avoir bien souvent l’interdiction en bandoulière et la division pour étendard. Je me prémunis de toute position excessive. Parce que, René Char le disait mieux que moi, ce qui est excessif est insignifiant. C’est ma réponse à la philosophe. Ce point de vue est pour moi excessif et donc insignifiant ! »
Fermez le ban, mais il est plaisant d’entendre de la part d’une ministre fraîchement installée de tels propos.
C’est d’ailleurs d’autant plus intéressant que cette dame (désolé, je n’ai pas encore trouvé de sobriquet sympa, comme pour Frère Lemoyne) a une vision réelle de la vie des petites et moyennes entreprises, lesquelles, ne l’oublions jamais, sont le cœur du réacteur de cette économie qu’est le tourisme en France.
Elle est non seulement consciente mais décidée, pour l’avoir vécu dans une vie antérieure, à accompagner toutes ces petites entreprises qui traversent, depuis deux ans déjà, un long calvaire.
Du moins, je veux le croire, mais j’ai assez confiance en mon grand (ou gros) nez pour lui accorder la confiance… comme on dit à l’Assemblée !
