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L’édito de Dominique Gobert : Augustin, le grand modérateur de l’aérien

Etonnante déclaration de la part d’un haut fonctionnaire, président d’Aéroport des Paris, l’une des plateformes les plus prestigieuses au monde.

Sacrifiant à la tendance actuelle, essentiellement basée sur le fait présumé que les aéroplanes sont l’un des principaux pollueurs mondiaux (2% de la pollution mondiale), cet excellent Augustin de Romanet invite et je cite « les voyageurs à une certaine modération tant que le transport aérien ne sera pas allé au bout de son processus de décarbonation ».

Et d’enfoncer le clou, affirmant en substance que les voyageurs aériens doivent se » « montrer raisonnables » dans leurs comportements. Pour une période de « transition » qu’estime ce bon Augustin, pour une période de 20 à 30 ans.

Et, comme l’homme ne doute de rien, d’ici une trentaine d’années, les aéroplanes seront propulsés soit à l’électricité, soit à l’hydrogène, soit avec des carburants « durables ».

Dominique Gobert, éditorialiste

Mais en attendant, il va falloir faire preuve de modération… Parce que finalement, pour le président d’ADP, « si demain matin le trafic aérien devait décroître, ce n’est pas une tragédie existentielle pour nous ».

Non, bien sûr, ADP doit vivre très certainement de ses rentes. Quant aux compagnies aériennes, déjà spoliées par certaines aberrations d’ADP, les doubles caisses par exemple, elles n’auront qu’à se reconvertir… En quoi, on ne sait pas trop, mais c’est pas grave. Chacun ses tracas, en quelque sorte.

Bizarre d’ailleurs, cette déclaration d’Augustin, lequel mélange allègrement pollution aérienne et ferroviaire, soudain minimisant les méfaits de l’aéroplane. « L’infrastructure de l’avion, c’est l’air » et si « vous analysez la quantité de CO2 émise pour faire des voies de chemin de fer, du ballast, etc., vous savez que sur le long terme, le transport aérien est extrêmement vertueux », a-t-il insisté dans une comparaison avec le train.

Faudrait quand même savoir : c’est l’avion ou c’est le train ?

C’est pas fini. Dans cette stupéfiante déclaration, Romanet reconnaît « une continuation de l’extraordinaire demande de voyage dans les pays émergents », tandis que les pays qui ont déjà profité de la croissance du trafic aérien doivent accepter une « certaine modération ».

Donc, si j’ai bien tout compris, les pays dits « émergents » peuvent continuer à voyager… vers des destinations qui ont bénéficié de la croissance. Donc, on « modère » dans un sens, mais on profite de l’autre ?

Roooh ! Augustin, au secours, je ne comprends rien, mais j’ai bien l’impression que je ne suis pas le seul.

Heureusement, ça c’est du tout bon, Augustin de Romanet ne se mettra « jamais en travers de ceux qui veulent avoir des comportements plus responsables ».

Nous voilà rassurés.

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