Le Club Med, des Bronzés aux financiers

1949, au sortir de la guerre, le Belge Gérard Blitz découvre en Corse un club de vacances construit en village de toiles. Le déclic est immédiat : l’année suivante, il fonde l’association Club Méditerranée et crée un village similaire aux Baléares, en faisant appel aux toiles de tente d’un certain Gilbert Trigano. Abolition des classes sociales, activités sportives et formule tout compris : le concept fait immédiatement fureur. Le Club déborde rapidement des rives de la Méditerranée, mais c’est sous la houlette de Gilbert Trigano, qui en prend la direction en 1963, qu’il entre pleinement dans l’ère multinationale. Amorcée en 1968 sur le marché américain, l’internationalisation s’accélère dans les années 1980 au gré des inaugurations de villages (Malaisie, Brésil, Maldives, et même… Arabie saoudite) et de l’ouverture de bureaux commerciaux aux États-Unis, au Japon et, déjà, en Chine. Mais la situation financière reste précaire. Déjà passé au bord de la faillite dans les années 1960 et 1970, le Club Med est au plus mal durant la décennie 1990. Gilbert Trigano quitte la barre en 1993, remplacé par son fils, Serge, qui ne reste en place que quatre ans. Son successeur, Philippe Bourguignon, choisit la diversification des activités et la croissance externe. Le Club rachète notamment Jet tours en 1999. Le redressement n’est que de courte durée. Arrivé aux commandes en 2002, Henri Giscard d’Estaing engage, deux ans plus tard, un virage stratégique historique : repositionnement de l’offre sur le haut de gamme et accélération du développement sur les marchés émergents, en particulier en Chine. Jusqu’à faire passer le Club sous le contrôle d’un groupe chinois ? Verdict dans quelques semaines.