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La SNCF enregistre 2,4 milliards d’euros de bénéfices

La SNCF a spectaculairement redressé ses comptes en 2022 avec un bénéfice net record, multiplié par 2,7 à 2,425 milliards d’euros.

A l’heure de d’établir les comptes de l’année 2022, la SNCF a le sourire. « Toutes les activités gagnent de l’argent », s’est félicité le PDG Jean-Pierre Farandou devant des journalistes. En effet, selon les chiffres communiqués par la compagnie ferroviaire, le chiffre d’affaires de la SNCF atteint des niveaux inégalés à 41,45 milliards d’euros en 2022 – dont 37% ont été réalisés à l’international – contre 34,75 milliards en 2021 (+19%) et 35,12 milliards en 2019 avant la crise sanitaire (+18%).

Pour le directeur financier Laurent Trevisani, ces résultats 2022 sont « solides ». Hors éléments exceptionnels – notamment la cession de sa participation dans le loueur de locomotives Akiem -, le bénéfice ressortira à 2,1 milliards d’euros. « Cet argent va être utilisé à 100% pour préparer l’avenir du groupe en finançant son développement, en investissant dans le réseau ferré national et en réduisant le poids de la dette », annonce Jean-Pierre Farandou.

La logistique, le « second poumon économique » du groupe

La SNCF avait perdu 3 milliards d’euros en 2020 pour cause de pandémie, et 801 millions en 2019 en raison de la grève contre la réforme des retraites et d’effets comptables défavorables. Très affectée par le Covid-19, le groupe public était sorti du rouge en 2021 mais seulement grâce à la cession du loueur de wagons Ermewa qui lui avait permis d’afficher un bénéfice net de 890 millions d’euros. Sans ce produit exceptionnel, elle aurait affiché 185 millions d’euros de perte.

Ce rebond de l’activité est dû à l’impressionnante croissance de son entité logistique Geodis – qualifié par la direction de « second poumon économique du groupe » – et à la reprise du trafic TGV, désormais supérieur à ses niveaux d’avant-crise.

Dans le détail, le chiffre d’affaire de SNCF Voyageurs – la compagnie qui fait rouler les trains, TGV, TER et banlieue parisienne – a progressé de 26,7% (à périmètre, norme comptable et taux de change constants) à 17,38 milliards d’euros et celui de Geodis de 19,2% à 13,72 milliards.

« Nous n’avons plus besoin de céder des actifs pour nous désendetter »

SNCF Voyageurs est désormais à 3,4% au-dessus de son niveau de 2019, avant la pandémie, tandis que Geodis a progressé de 67,6% en trois ans. Le chiffre d’affaires de la branche TGV-Intercités reste cependant de 3% inférieur à l’avant-crise malgré une fréquentation record, conséquence de la montée en puissance du TGV à bas coûts Ouigo et des effets des cartes de réduction. La marge brute (Ebitda) a retrouvé, à 16% du chiffre d’affaires, son niveau de 2019, une performance que Laurent Trevisani juge « satisfaisante ». Le fret ferroviaire, longtemps déficitaire, gagne désormais de l’argent.

La dette a été réduite de 36,30 à 24,44 milliards d’euros pendant l’année 2022, dont 10 milliards repris par l’Etat au 1er janvier. Conformément aux engagements pris envers le gouvernement lors de l’adoption de la réforme ferroviaire de 2018, le flux de trésorerie disponible (cash-flow libre) est désormais positif. « Les fondamentaux sont solides. (…) La structure financière est saine. (…) Nous n’avons plus besoin de céder des actifs pour nous désendetter », se réjouit Laurent Trevisani.

La hausse du coût de l’énergie « aura forcément un impact » sur les résultats 2023

« Le groupe SNCF tourne le dos aux déficits », abonde Jean-Pierre Farandou, qui doit achever à la fin de l’année son mandat de quatre ans à la tête de l’entreprise aux 276 000 employés, dont 210 000 en France. La SNCF a continué à faire des économies tous azimuts, tandis qu’elle réussissait à amortir le hausse des coûts de l’énergie grâce à des achats réalisés à l’avance.

La prudence demeure de mise pour cette année, compte tenu des incertitudes sur la conjoncture. « Dans nos prévisions pour 2023, nous avons intégré une hausse du coût de l’énergie de 1 milliard d’euros, c’est quand même conséquent », chiffre le PDG. « C’est un paramètre qu’on va surveiller de près et qui aura forcément un impact sur les résultats de 2023 », ajoute-t-il, remarquant que les augmentations des salaires prévues en 2022 et 2023 – deux fois +6% en moyenne – allaient alourdir la masse salariale de 1 milliard d’euros en deux ans.

Le coût de production des TGV devrait augmenter de 13% cette année, alors que la hausse des prix des billets a été limitée à 5%, conclut Jean-Pierre Farandou.

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