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La protection des données personnelles fait débat

L'exploitation des données circulant sur les réseaux sociaux ne fait pas l'unanimité, ce qui a conduit à des échanges animés lors de NetManagers 2013.

Comme l’an dernier à San Francisco, Maître Fabrice Degroote, fondateur du cabinet Neolex Avocats, a joué les contradicteurs, dans l’espoir de poser des limites déontologiques au niveau de l’usage des données personnelles. Quitte à provoquer une colère contenue, ou la simple désapprobation, de certains participants.

"Avec le Big Data, nous passons de la donnée relationnelle à la donnée transactionnelle, a insisté Maître Degroote, qui a évoqué un "danger" potentiel. En tant qu’internaute, je suis producteur et diffuseur de la donnée, qui m’échappe ensuite. Ce n’est pas une donnée consentie par les consommateurs".

Réaction de Romain Chaumais, directeur du développement de l’agence conseil en stratégie digitale Ysance: "Nous ne volons pas les informations ! L’équilibre est naturel entre ce que je reçois et ce que je donne sur Internet. L’échange est conscient et consenti". Pour lui, les réseaux sociaux permettent par exemple de recueillir des renseignements utiles, qui aident les entreprises à monter des offres personnalisées, notamment dans le voyage. De nombreux modèles économiques s'appuient sur ce postulat, et promettent in fine une meilleure expérience-utilisateur. C'est le cas de la start-up Recommend, une application mobile de recommandations entre amis/proches, sur les restaurants, les voyages et d'autres produits."Le débat légal-illégal est dépassé", a réagi son fondateur Nicolas Mendiharat.

Big Data, Big Brother ?

Maître Degroote veut néanmoins croire à la montée en puissance d’une certaine éthique : "Dans cinq ans, nous irons vers une dignité digitale". Il milite pour le droit à l’oubli et la possibilité de récupérer des données.

Un combat perdu d’avance ? C’est ce que tend à penser Christian Sabbagh, PDG du fournisseur technologique Orchestra : "Ce n’est pas parce que tu supprimes une donnée sur Facebook qu’elle disparaît. La donnée est démultipliée, dupliquée", dès sa publication, "ce dont les consommateurs n'ont pas conscience".

Fabrice Dariot, président de l’agence en ligne Bourse des Vols, a conclu avec une certaine fatalité : "Nous sommes passés d’un système où nous avions le choix à un système sans choix. Nous ne sommes pas obligés de livrer notre vie et nos impressions online. Mais nous sommes dans un monde où l'ensemble des appareils que nous achetons deviennent communicants. Du Vélib à l'automobile équipée d'un GPS, et à la future cafetière capable de commander des capsules dès que nous aurons consommé la dernière. Le Big Data sera le monde économique de demain". Big Brother est déjà bien, très bien renseigné.

Or la traçabilité des internautes n'est pas toujours effectuée dans un esprit bienveillant, comme le montre l'IP tracking et le programme américain Prism. La collecte et le stockage de millions de relevés et de géolocalisations téléphoniques font l'objet de dérives dont les citoyens sont loin de mesurer l'ampleur. Il sera sans doute bien compliqué de poser des limites. Le projet européen sur la protection des données personnelles vient d'ailleurs d'être retoqué.

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