Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

La montagne française s’adapte aux vacances bien-être

Les stations de sports d’hiver assouplissent leurs méthodes de commercialisation et concentrent leurs investissements sur des équipements qui ne concerneront plus seulement le ski.

Au cours de l’hiver 2009-2010, les stations de ski françaises ont connu une fréquentation en légère baisse, mais les touristes ont surtout tenté de maîtriser leur budget et modifié certaines priorités. Les nouvelles méthodes de commercialisation des forfaits, qui offrent davantage de liberté aux skieurs, traduisent une tendance de consommation moins dépendante des réseaux de remontées mécaniques. « Les exploitants ont fait des efforts sur les rabais accordés aux familles, aux groupes, aux tribus et aux jeunes », rappelle Laurent Reynaud, directeur du Syndicat national des téléphériques de France (SNTF). Le prix moyen du titre de transport s’établissait à 20,20 E en 2009, au terme de la dernière saison complète des vacances d’hiver. Il ne devrait pas évoluer cette année : depuis trois saisons, les forfaits à la semaine se sont moins bien vendus. Dans les grands domaines de ski alpin, des bornes de type télépéage ont fait leur apparition, permettant une gestion à la carte du budget consacré à la pratique de la glisse.

DAVANTAGE DE LOISIRS INDOOR

L’informatisation des titres de transport permet, dans des stations plus familiales comme les Sept-Laux (Isère), un remboursement partiel des forfaits non consommés en fin de journée, ou la facturation à l’heure des remontées mécaniques à Chamrousse. Certains opérateurs, comme aux Arcs, optent pour le yield management et offrent des tarifs réduits le samedi. À Avoriaz, la famille intègre désormais les enfants jusqu’à 18 ans, et assure une économie substantielle (jusqu’à 18 %) aux clients. Malgré ces efforts de promotion, les vacanciers se détournent des traditionnels forfaits six jours pour se consacrer davantage aux loisirs indoor. La météo, peu avenante cet hiver, a favorisé la fréquentation des piscines gratuites, de plus en plus nombreuses dans des résidences hôtelières récentes. « L’hiver a été difficile, car il manquait le grand anticyclone qui offre généralement de belles conditions pour le ski au coeur de l’hiver », confirme Laurent Reynaud. D’où le succès du cocooning et la recherche d’activités alternatives à la montagne. À La Plagne, les équipes d’animation de la première station française (2,5 millions de journées skieur) observent une répartition différente des affectations du budget des touristes. « La clientèle s’est détournée vers d’autres occupations que le ski, pas forcément moins onéreuses, comme le bobsleigh », confirme Yann Clavillier, directeur de l’Office de promotion de la Grande Plagne. Chez les prestataires d’hébergement, le classement de huit établissements hôteliers en 5* (Courchevel, Megève, Évian) répond favorablement à la concurrence suisse et autrichienne, mieux armée que la France en haut de gamme. Le parc locatif, dominant dans les montagnes françaises pour cause de politiques fiscales incitatives, doit lui aussi s’adapter. Les conditions météorologiques de l’hiver 2009/2010 confirment le bien-fondé de la stratégie d’Odalys Vacances, numéro 2 français sur le marché des résidences de tourisme : à partir de 2011, les projets de construction comprendront une piscine couverte ou semi-couverte, agrémentée d’un sauna et d’une salle de gymnastique. Même évolution chez Pierre et Vacances, dont la nouvelle marque Premium prévoit des espaces de détente avec piscine, jacuzzi, sauna et hammam, accessibles à chaque résident. Dans l’extension prévue de la station d’Avoriaz (2 200 lits en 2012), le segment Premium représentera la moitié de l’offre additionnelle. Chez Maeva, marque d’entrée de gamme du groupe, « la piscine privée deviendra une possibilité dans les nouveaux équipements, si la station n’en est pas équipée », annonce la porte-parole de Pierre et Vacances.

PREMIÈRE PLACE MONDIALE

Avec un record à 58,6 millions de journées skieurs en 2009, dont 25 % de touristes internationaux, la montagne française s’est installée à la première place mondiale. Cet hiver, les professionnels s’attendent à un léger tassement de la fréquentation (- 2 %). La stabilité de la clientèle belge et néerlandaise a tempéré la chute de la fréquentation britannique, estimée à 15 % en Savoie-Mont-Blanc. La parité euro/livre sterling leur a été défavorable pour la deuxième saison consécutive. « Ne négligeons pas la concurrence des massifs montagneux des pays voisins », suggère Jean-Marc Silva, directeur de France Montagnes, organisme en charge de la promotion des institutionnels et des professionnels de la montagne, qui organisera un éductour en Autriche à l’issue de la saison. « Il nous reste beaucoup à apprendre en matière d’accueil et d’ambiance », reconnaît-il. Les jeux Olympiques de Vancouver n’ont pas encore eu d’impact sur la fréquentation des stations de ski françaises. Ils pourraient produire leur effet en avril. « Les belles images diffusées à la télévision, à des heures de grande écoute, ont pu inciter des skieurs, pas rassasiés en février, à profiter du ski de printemps, si la météo le permet », espère Jean-Marc Silva. Avant de passer à la saison d’été, qui représentera cette année 20 % du chiffre d’affaires touristique de la montagne française, mais moins de 5 % de l’activité des remontées mécaniques. « L’enjeu important de la saison d’été, c’est la fidélisation du personnel saisonnier », rappelle Jean-Marc Silva. France Montagnes, qui dispose d’un budget annuel de promotion de 4 ME, en fera le thème de sa prochaine campagne publicitaire.

La saison d’été représentera cette année 20 % du chiffre d’affaires touristique de la montagne française

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique