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La France et l’Allemagne s’entendent sur le rail

Ensemble contre l’avion : en inaugurant le premier TGV Marseille-Francfort, SNCF et Deutsche Bahn affichent une entente cordiale qui peut permettre au rail de gagner des parts de marché sur l’international.

Le 23 mars, à 14 heures, un TGV a franchi le Rhin près de Strasbourg. Un événement franco-allemand de plus, célébré à la bonne franquette, saucisses, bière et crémant… Pas seulement : ce premier Marseille-Francfort, qui circule désormais tous les jours, symbolise la nouvelle stratégie de collaboration ferroviaire entre les deux pays. « L’interopérabilité en Europe est devenue le mot-clé de notre développement », a rappelé Rüdiger Grube, président de la Deutsche Bahn, présent dans la rame inaugurale aux côtés de Barbara Dalibard, directrice générale de SNCF Voyages. « Avec des chiffres d’affaires comparables, 38 milliards d’euros pour la Deutsche Bahn et 34 milliards d’euros pour la SNCF, nos deux entreprises ont un rôle majeur à jouer dans la nouvelle organisation des réseaux. Les autres opérateurs, en Italie, en Suisse ou en Espagne, sont cinq à dix fois plus petits », rappelle Rüdiger Grube. « Alors, la concurrence régionale peut venir se bagarrer, nous sommes prêts ! En 1994, avant l’ouverture à la concurrence du transport de voyageurs en Allemagne, nous accusions 60 milliards de dettes et des coûts de personnel plus de deux fois supérieurs à notre chiffre d’affaires. Aujourd’hui, en face de nos 370 concurrents ferroviaires présents Outre-Rhin, nous sommes redevenus compétitifs ! »

Rodée à l’exercice de la collaboration transfrontalière au sein de Thalys, dont elle détient 10 % aux côtés de la SNCF et du Belge SNCB, la Deutsche Bahn n’attend plus que la livraison par Siemens de seize nouvelles rames Velaro, des ICE homologués sans restriction de circulation sur le marché français, pour rendre sa présence en France plus visible en 2013. En attendant, sur Marseille-Francfort, le matériel reste français. L’équipage, lui, est déjà binational. La société de commercialisation Alleo, une co-entreprise franco-allemande (10 salariés) basée à Sarrebruck, ne s’occupe que du marketing et du développement.

UNE ALLIANCE QUI ÉTOUFFE LE TRAFIC AÉRIEN

Sur ses TGV franco-allemands, exploités depuis 2007 vers Stuttgart dans le prolongement du Paris-Strasbourg, l’alliance SNCF-Deutsche Bahn (56 % de parts de marché revendiqués par Alleo) a déjà étouffé le trafic aérien. Sur Marseille-Francfort, le potentiel est dilué par la distance à parcourir (1000 kilomètres). L’infrastructure, des deux côtés, ne permet pas d’exploiter la grande vitesse sur tout le parcours. Côté français, la poursuite de l’aménagement de la LGV Rhin-Rhône, demandée à grands coups de pétitions par les élus locaux présents à bord du train inaugural, réduira de 35 minutes le parcours vers la Méditerranée, en 2018. La construction d’un tunnel pour 600 millions d’euros à Rastatt, dans la vallée du Rhin, promet un gain de 20 minutes sur le tracé allemand. En 2020, si tout va bien.

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