L’hôtellerie française dans le creux de la vague

L’hôtellerie française a broyé du noir en 2009. Les spécialistes du secteur estiment, toutes catégories confondues, à 8,5 % la baisse du RevPar (Revenu par chambre disponible) l’an dernier. Les établissements 4* enregistrent la plus forte baisse : – 15,6 %, selon l’étude annuelle du cabinet Deloitte, alors que le bureau d’études KPMG estime cette chute à 18 %. Les hôtels milieu de gamme (3*) présentent, quant à eux, un recul d’environ 10 %. En cause, la chute de la fréquentation, très sensible depuis juin 2008, suivie depuis quatre ou cinq mois par la baisse des prix. « Les trois et quatre étoiles sont affectés par les plans de réduction des coûts dans les entreprises, qui ont limité les déplacements, les séminaires, mais aussi mis en place des vraies stratégies en termes d’achats d’hébergement », souligne Olivier Petit, associé chez Deloitte. Paris et la Côte d’Azur (dont Monaco) ont aussi souffert de la désaffection de la clientèle étrangère. La demande a, en revanche, moins reculé dans les établissements économiques (le RevPar des hôtels 2* est en baisse de 4 %), grâce à la clientèle nationale, au report d’une partie des voyageurs affaires et à l’amélioration de l’offre, qui a permis de maintenir, voire d’augmenter, les prix. Dans ce contexte morose pour l’ensemble du secteur hôtelier, la France s’en tire néanmoins mieux que ses voisins européens s’accordent à conclure KPMG, Deloitte et MKG. L’an dernier, les baisses de RevPar ont atteint 22,2 % en Espagne, 16,4 % au Portugal, 15,6 % en Belgique, 13,5 % en Allemagne, Grande-Bretagne et Suisse. Si les groupes hôteliers, dont Accor, ont perçu en fin d’année les premiers signes de reprise, celle-ci n’est véritablement attendue qu’au second trimestre 2010.