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L’aviation européenne exaspérée par les grèves françaises

Alors que la France s’est trouvé plongée mardi 12 septembre dans une journée de grève contre la réforme du Code du travail, l’aérien européen a décidé de taper du poing sur la table.  

Mobilisés contre la loi travail d’Emmanuel Macron depuis lundi soir et jusqu’à mercredi matin, les aiguilleurs du ciel français ont suivi la grève générale annoncée le 12 septembre, en particulier dans les centres de contrôle de Reims et Marseille. Ce qui a eu de nombreuses répercussions sur les vols européens. Cette situation a exaspéré l’Airlines for Europe (A4E), qui n’en finit décidément plus de s’indigner depuis le début de l’été.

Coût des grèves ? 12 milliards

Il y a eu "au moins 200 annulations lors de cette grève des contrôleurs du trafic aérien (ATC) en France", peste A4E. L’association des compagnies aériennes européennes relève que, depuis 2004, les deux tiers de tous les jours de grève ATC européens ont eu lieu en France.

Et de rappeler ensuite qu’au cours de la période 2010-16, il y a eu 217 jours de grève ATC dans l’Union Européenne (UE), soit un tous les neuf jours. Et depuis 2010, l'impact global des grèves ATC aurait coûté 12 milliards d'euros à l'économie de l'UE.

Des solutions aux assises de la mobilité ?

L’A4E appelle le gouvernement français à utiliser les "Assises de la mobilité " du 19 septembre pour envisager des mesures capables "d'améliorer la prévisibilité de l'impact des grèves, leurs diminutions, ainsi que les dommages qu’elles causent à l'économie française et européenne".

"Les décideurs européens et français doivent mettre en œuvre des mesures capable de minimiser l'impact de la perturbation de la gestion du trafic aérien sur voyageurs", a déclaré Thomas Reynaert de A4E.

Ryanair en rajoute (encore) une couche

"Trop c'est trop. Si le gouvernement français est sérieux sur la volonté de changement en France, il devrait commencer par s'attaquer aux syndicats des contrôleurs aériens français et, conjointement avec la Commission européenne, prendre des mesures immédiates pour empêcher que des milliers de consommateurs européens ne voient leurs projets de voyage perturbés par un petit groupe de syndicats de contrôleurs aériens se mettant à nouveau en grève" s’est indigné Kenny Jacobs, directeur marketing de Ryanair. Folle de rage, la compagnie low cost irlandaise a dû annuler 110 vols hier.

Depuis, elle propose à ses clients de signer la pétition "Keep Europe's skies open" d'A4E. Ryanair réclame à la Commission européenne trois mesures : exiger des syndicats des contrôleurs aériens français qu’ils aient recours à un arbitrage exécutoire au lieu de faire grève ; permettre à d'autres contrôleurs aériens européens de prendre en charge les opérations de survol dans le ciel français pendant que les syndicats des contrôleurs aériens français sont en grève ; exiger que les survols de l’espace aérien français soient protégés lors de grèves des contrôleurs aériens français.

Même si on peut comprendre l’exaspération de Ryanair qui vit une année compliquée (avec le Brexit ou Air Berlin), la situation est quelque peu ironique pour une société régulièrement accusée de dumping social et fiscal par les autres pays. 

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