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Jean-Pierre Mas : Les acteurs traditionnels dégustent

 » Suite à la tribune de Jean-François Rial, publiée hier sur notre site Internet, Jean-Pierre Mas a réagi à brûle-pourpoint. Le co-président d'AS Voyages partage certaines idées du PDG de Voyageurs du Monde, mais pas toutes. »

"On ne peut pas réduire l’origine des difficultés des acteurs traditionnels du tourisme au printemps arabe, au volcan ou à l’arrêt de la croissance. Il est plus pertinent de s’intéresser aux modifications de comportement des voyageurs et à la faible vision prospective de ces acteurs traditionnels".

La pensée magique du chiffon rouge

Il faudrait être bien naïf pour imaginer que la baisse d’un ou deux points des rémunérations versées par les TO à la distribution aura l’effet d’un coup de baguette magique pour résoudre les difficultés structurelles des producteurs industriels. C’est un discours essentiellement destiné à calmer des actionnaires nerveux chez TUI ou Transat (ceux de Thomas Cook ont déjà la tête ailleurs) ou des salariés inquiets chez Fram. C’est surtout une façon d’éviter de se remettre en cause. Quand on ne veut pas se poser les bonnes questions, ou qu’on redoute les réponses,  le chiffon rouge agité sous l’œil de la vachette demeure une valeur sûre.

La moitié des voyageurs réserve ses vacances en ligne

50% des français qui sont partis en vacances à l’étranger au cours des deux dernières années ont organisé et réservé leurs vacances sur Internet.

En période de croissance (2000 -2008), cette mutation est passée presque inaperçue. Les nouveaux acteurs se gavaient de la croissance, les acteurs traditionnels dégustaient les miettes. Depuis quatre ans, la croissance n’est plus au rendez-vous : les acteurs du Net aspirent beaucoup moins, les acteurs traditionnels dégustent, les miettes ont un goût amer.

Un séminaire réunissant les professionnels de la production et de la distribution pour organiser le contre-feu, c’est comme si on avait réuni, à la fin du siècle dernier, les photographes du monde de l’argentique pour organiser la résistance au numérique. Voué à l’échec.

Le voyageur au centre du débat

Les questions et les réponses se trouvent essentiellement chez le voyageur. Remettons-le au centre de nos préoccupations d’où il n’aurait jamais du sortir : quelle est la démarche de préparation et d’achat des vacances ? Qu’attend-il en matière de conseil et de réassurance ? Comment rendre accessible une information mobile, profilée, contextualisée qui incitera à l’acte d’achat ?

Analysons son comportement : n’achète-t-il que des remises ? Pourquoi zappe-t-il sans hésitation du on line au off line ? Peut-on l’inciter à rester dans un même environnement de marque ? Comment le voyageur de moins de 30 ans perçoit-il notre secteur ? Est-il concerné par la segmentation production-distribution ?

L’Ange Blanc

Une question reste en suspens : pourquoi les acteurs de la vieille économie du tourisme sont-ils incapables de préempter le secteur de l’e-commerce ?

Je pense pouvoir esquisser un bout de réponse iconoclaste : parce qu’ils consacrent une part d’énergie à s’affronter, tels l’Ange Blanc et le Bourreau de Béthune, dans un improbable combat de catch, sur un ring désuet, devant une salle vide.

Eteignons le poste de télévision Radiola noir et blanc, réveillons nous, nous sommes en 2013 !"

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