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Ilham Kazzini (Royal Air Maroc) : « Si la situation perdure, nous devrons augmenter les prix »

La compagnie aérienne nationale marocaine profite d’une forte reprise depuis la réouverture des frontières, le 7 février dernier. Et espère que la situation internationale ne viendront pas enrayer ce redémarrage. Entretien avec Ilham Kazzini, directrice du pôle commercial de la compagnie.

L’Echo touristique : Quelles sont les tendances de réservations pour Royal Air Maroc depuis la réouverture des frontières marocaines ?

Ilham Kazzini : Nous sommes très satisfaits, car les marchés ont répondu de manière forte. Evidemment, tous n’ont pas réagi aussi vivement, mais le marché français, lui, a répondu très positivement. Depuis la réouverture, nous avons presque retrouvé les niveaux de réservations que nous constations à la même période en 2019. La reprise dépasse nos espérances. Nous pensions qu’après une si longue absence, le marché aurait adopté d’autres réflexes. 

Observez-vous de nouvelles tendances émergent suite à la pandémie ?

Ilham Kazzini : Ce qui est vraiment marquant, c’est la place toujours forte des réservations de dernière minute. Nos clients achètent, en moyenne, à 10 jours du départ. C’est encore un délai très court. Nous constatons cependant qu’il a tendance à s’allonger. Nos taux de réservations pour les vacances de Pâques ou le mois de juin, par exemple, progressent à vue d’œil. Cela montre que le marché se projette, de nouveau, à plusieurs mois. Les craintes liées à la situation sanitaire et aux éventuelles fermetures de frontières disparaissent au fur et à mesure. Nous avons la sensation que, dans l’esprit des clients, la page est en train de se tourner.

Vers quelles destinations marocaines le marché français s’est-il dirigé en priorité ?

Ilham Kazzini : Marrakech reste la destination préférée du marché français. Nous avons relancé une offre assez large, avec deux à trois vols quotidiens entre Paris et Marrakech, et jusqu’à sept sur les périodes de vacances scolaires. Il y a évidemment beaucoup d’autres liaisons depuis la province : Marseille, Toulouse, Lyon… Nous pourrons augmenter la voilure sur Marrakech comme sur d’autres destinations, comme Agadir, Fès, Oujda ou Tanger par exemple, si la demande est réelle. Nous nous adaptons au marché et nous sommes en train d’organiser le redéploiement de notre flotte pour la saison estivale en fonction des axes qui seront les plus demandés par nos clients.

L’invasion russe en Ukraine risque de provoquer une tension sur le prix du baril de pétrole. Est-ce une menace, alors que la reprise se profile ?

Ilham Kazzini : Comme toutes les compagnies aériennes, c’est un sujet qui nous préoccupe, et que nous suivons avec attention. Ces derniers jours, l’augmentation du prix du baril a été forte et rapide. Ça n’est pas une situation normale, nous espérons que le marché va se corriger de lui-même. Et que ce sujet ne va pas devenir le grain de sable qui vient enrayer la reprise.

Avec une hausse du prix des billets ?

Ilham Kazzini : Ça n’est pas ce que nous voulons. Mais nos leviers ne sont pas nombreux. Si malheureusement la situation perdure, nous devrons sans doute augmenter les prix. Pour le moment, ça n’est pas le cas, car l’envie de voyage est si forte qu’elle nous permet de compenser cette flambée des prix. C’est ce qui nous fait rester optimistes. Mais l’aérien n’a jamais été un long fleuve tranquille, donc nous nous préparons à pouvoir anticiper toute sorte de crise.

Les ventes directes ont-elles augmenté pendant la pandémie ?

Ilham Kazzini : Etant donné que les agences de voyages étaient fermées pendant de longs mois, les ventes directes via le digital ont augmenté. Elles ont même pesé jusqu’à 50% de notre activité. Mais la situation tend à se normaliser. Dans une année classique, elles ne représentent que 30%. Le reste étant réalisé par nos partenaires de la distribution : agences de voyages, tour-opérateurs… Pendant la pandémie, nous avons beaucoup travaillé pour maintenir le lien avec le B2B. Nous voulons être aux côtés de nos partenaires de l’industrie du tourisme dans cette reprise.  

Aujourd’hui, la relance s’accompagne-t-elle d’offres commerciales afin de stimuler la demande ?

Ilham Kazzini : Ce n’est pas forcément qu’une question qui concerne purement le prix. Nous continuons d’animer notre réseau de partenaires avec des opérations commerciales diverses, comme le nouveau Family Pack, qui permet de bénéficier de différents avantages (tarifs, bagages, accueil…) pour des familles à partir de trois personnes. Nous lançons également les Africa Days, des promotions sur tous les vols à destination d’Afrique depuis l’Europe et via notre hub de Casablanca. Cette opération s’adresse plutôt aux diasporas qu’à la clientèle française. Mais nous constatons également que notre hub redevient un point d’étape naturel pour les passagers en transit vers le Sénégal, le Mali ou encore la Côte d’Ivoire.

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1 commentaire
  1. Abdelkader Banin dit

    La première chose ct augmenter les prix! Et pourquoi pas réfléchir autrement et poser la question pourquoi les concurrents ont des passagers. A cause de la mauvaise gestion de la ram est devenue un lourd poids pour les Marocains qui n’arrêtent pas de payer les pots cassés.

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