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« Il faut faire émerger de nouvelles destinations en France »

Malgré la crise, Atout France entend garder une stratégie de conquête de part de marché, notamment en passant par de nouveaux partenariats du type contrat de destinations et par l’innovation technologique.

L’Écho touristique : Rendez-Vous en France revient à Paris après deux ans en région. Comment la capitale française accueille-t-elle l’événement ? Avez-vous remarqué un engouement particulier de la part des participants pour ce retour à Paris ?

Christian Mantei : Atout France collabore effectivement de façon très rapprochée avec le CRT Paris Île-de-France, l’Office de tourisme et des congrès de Paris et tous les professionnels de la destination puisque le salon Rendez-vous en France est organisé tous les 3 ans à Paris.

Des eductours sont organisés dans la France entière pour faire connaître toute la diversité de l’offre française aux voyagistes présents sur le salon. Trois eductours seront organisés à Paris Île-de-France cette année qui accueillera une dizaine de nationalités de tour-opérateurs.

Par ailleurs, le Comité régional de tourisme Paris Île-de-France et l’Office de tourisme et des Congrès de Paris, organisent le lundi 26 mars, la soirée de bienvenue des voyagistes internationaux, qui seront cette année invités à (re)découvrir Disneyland Paris à l’occasion de son 20e anniversaire.

Nous attendons 900 voyagistes internationaux en 2012, autant que l’an passé à Bordeaux et il y a 2 ans à Nice.

É.T. : Le recours au contrat de destination préfigure-t-il une nouvelle stratégie globale de la promotion touristique et de l’amélioration de l’accueil ?

C.M. : Un contrat de destination représente pour nous l’opportunité d’accompagner une destination dans son développement touristique en prenant en compte ses besoins spécifiques qu’il s’agisse de la structuration et du développement de son offre, de qualité d’accueil, de promotion ou autre…

Nous avons par exemple signé en 2011 un 1er contrat de destination avec les Caraïbes françaises au moment de la mise en place de la desserte par Air France de Pointe-à-Pitre et Fort-de-France depuis l’aéroport de Paris CDG. Dans le cas de la « France du Grand Ouest », regroupant 3 régions, la Bretagne, la Normandie et les Pays de la Loire, ainsi que les 14 CDT concernés, les 3 fédérations régionales d’offices de tourisme et les 3 opérateurs de transport (Brittany ferries, LD Lines et P et O), l’ensemble des acteurs se sont mobilisés autour d’un objectif commun : accroître de 10 % les nuitées britanniques en 3 ans en investissant en communication mais également en améliorant l’accueil, qualifiant l’offre et créant une plateforme d’observation et d’intelligence économique collective. La stratégie « Destination France 2010/2020 » a mis en évidence la nécessité de faire émerger de nouvelles destinations touristiques françaises structurées et à visibilité internationale, ou de consolider les destinations existantes dans un contexte très concurrentiel, afin de conserver le leadership français en termes d’arrivées de visiteurs. Les contrats de destinations sont des outils mis en place afin d’atteindre cet objectif et nous allons les multiplier. Cette démarche va d’ailleurs être expliquée aux acheteurs étrangers du salon.

É.T. : L’an dernier, le nouveau classement hôtelier était très attendu par les participants qui voulaient des informations précises. Il rentre en application cette année, mais seuls 2 500 hôteliers sur 17 000 l’ont adopté, selon des chiffres de MKG. Où est le problème et comment convaincre les acheteurs du salon de miser sur un classement qui n’a encore que très peu cours ?

C.M. : Fin février, le nombre d’hôtels classés ou en cours de classement s’élevait à près de 7 000 (3 743 classés et 3 193 en cours de classement). La totalité des établissements hôteliers présents sur le salon Rendez-vous en France sont classés ou en cours de classement.

Les équipes d’Atout France à l’international observent que les tour-opérateurs, réseaux d’agences de voyages ou acteurs Internet qui vendent la France se félicitent de cette mesure. Ils y voient une offre française renouvelée et surtout une garantie assurant à leur client un niveau de qualité fiable, correspondant au nombre d’étoiles affiché. Certains d’entre eux en font d’ores et déjà un pré-requis à la commercialisation des hôtels français.

É.T. : En dépit de la crise, le tourisme reste un secteur de croissance et de développement. Mais si on a vu tous les candidats à l’élection présidentielle passer au salon de l’Agriculture, il semble que rien de tel ne soit prévu au salon Rendez-Vous en France. Qui viendra exactement et pourquoi le tourisme reste-t-il si en retrait des débats de campagne ?

C.M. : 7,1 % du PIB, 1 million de personnes employées dans 235 000 entreprises et 1 autre million indirectement. 76,8 millions de visiteurs internationaux en 2010 qui ont dépensé 30,4 milliards d’euros… Il n’est plus besoin de démontrer que le tourisme est un poids lourd de l’économie française. Nous serions bien entendu ravis de recevoir la visite d’un candidat à la présidentielle lors du salon Rendez-vous en France mais à ce jour, nous n’avons reçu aucune information allant dans ce sens…

É.T. : Comment évolue le budget d’Atout France ? Est-ce en rapport avec ce que font vos concurrents et quelles sont les solutions envisagées par le GIE pour trouver d’autres sources de financement, dans un contexte très difficile ?

C.M. : Le budget d’Atout France pour 2012 (plus de 76 millions d’euros) est sensiblement similaire à celui de l’an dernier contrairement à d’autres pays concurrents où les gouvernements ont dû mettre en place des plans d’austérité significatifs auxquels le tourisme n’échappe pas.

L’Agence a toujours eu un fonctionnement partenarial et il nous faut encore développer ce modèle.

É.T. : Où en est le projet de plate-forme web touristique et peut-on tirer un rapide bilan du nouveau site Franceguide.com ainsi que de Rendezvousenfrance.com ?

C.M. : Le salon sera l’occasion de présenter les outils de la nouvelle stratégie digitale du tourisme français, 4 outils digitaux destinés à renforcer la mise en marché de l’offre touristique française à l’international.

Le site Internet Rendezvousenfrance.com, lancé en version béta le 14 juillet 2011 et qui concentre les contenus fournis par les professionnels.

La plate-forme collaborative Monrendezvousenfrance.com, qui permet de recueillir les contenus des partenaires et de les qualifier.

Le moteur de suggestion Hexatourisme, issu du partenariat avec VSC-T et Caisse des Dépôts, qui permet au client de construire très simplement le voyage qui lui ressemble. En fonction de ses recherches, lui seront suggérées des solutions en termes d’hébergement, de sorties, d’activités…

Enfin, l’outil CRM permettra de mieux connaître chaque cible afin de lui délivrer les contenus auxquels elle est la plus sensible.

Ces outils devraient permettre d’agréger, de qualifier et de restituer, via les bons canaux, les informations qui par leur nombre et leur hétérogénéité étaient jusque-là difficilement exploitables.

*Source : enquête EVE – DGCIS/Banque de France

« Nous serions heureux d’accueillir les candidats à la présidentielle à Rendez-Vous en France mais à ce jour, rien ne va dans ce sens …»

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