Grippe A : à qui profite l’assurance ?

C’est une traînée de poudre. En quelques jours, la plupart des tour-opérateurs se sont engouffrés dans la brèche de l’assurance contre la grippe A. En ordre dispersé, alors que professionnels du tourisme et sociétés d’assistance disaient, fin août, vouloir s’entendre sur une position commune. « La vraie négociation devait se faire entre les assisteurs et leurs clients », justifie René-Marc Chikli, le président du Ceto. « On attend d’une profession que les plus grands mènent le bal. Certains ont tiré en premier, les autres ont suivi. Le résultat, c’est que tout le monde est maintenant à niveau. C’était l’objectif. » Les sociétés d’assistance sont moins catégoriques. « Les assureurs-assisteurs ont voulu manifester leur solidarité vis-à-vis des professionnels », affirme Nicolas Gusdorf, le président du Syndicat national des sociétés d’assistance (SNSA). « Mais dire que ces produits spécial grippe A ont pour elles un intérêt commercial, c’est audacieux. » Autrement dit, les assureurs auraient pris bien plus de risques qu’ils ne gagnent d’argent dans cette affaire. « Les TO nous ont demandé qu’on leur fournisse rapidement des produits, explique anonymement un assureur. Ils avaient besoin de rassurer leurs clients. » Alors que les TO proposent à leurs clients des assurances anti-grippe A pour quelques euros, voire gratuitement, les assureurs avaient estimé le montant d’un tel produit à 80 E. Des TO ou des assureurs, qui a payé la différence ?