Evénementiel : à quand la reprise ?
Si tous espèrent la reprise pour 2021, les organisateurs d’événements et les entreprises commanditaires n’ont visiblement pas le même calendrier en tête, comme le montre une étude d’Atout France.
Alors que l’événementiel est durement frappé par les restrictions liées à la pandémie, Atout France a mené une étude* pour évaluer l’impact de la crise sanitaire sur le secteur et « donner aux acteurs de la filière des éléments leur permettant de se projeter et de préparer la reprise de l’activité ».
Premier enseignement de cette étude : tous ne se projettent visiblement pas de la même façon. De ce document ressort notamment de réelles divergences quant aux perspectives de reprise. Avec d’un côté les entreprises commanditaires, qui n’envisagent pas de réel redémarrage des événements avant le second semestre 2021, voire plus tard pour les séminaires et les salons, observe Atout France. De l’autre, les associations et agences organisatrices qui « misent quant à elle sur un rebond se situant plutôt au premier trimestre 2021, notamment pour les séminaires, les lancements de produits et les opérations de team-building ».
« Le manque de confiance et l’absence de visibilité sont cependant extrêmement marqués au sein des entreprises, dont près de la moitié n’a même pas souhaité ou pu se prononcer sur cette éventuelle reprise », souligne Atout France. Logiquement, les secteurs les moins touchés par la crise – pharmaceutique, technologies et biens de consommation – seront les premiers à vouloir réorganiser des manifestations professionnelles, estime Atout France. À ce titre, ils « méritent donc une attention particulière de la part des acteurs de l’industrie des rencontres et événements professionnels. »
De nouveaux équilibres à trouver
Et donc d’être réactif. Une qualité dont ont déjà fait preuve les professionnels du secteur, selon Atout France. 46% des événements prévus ce printemps et cet été ont été sauvegardés : ils ont seulement été reportés ou transformés, voire tout simplement maintenus, rapporte l’étude. « Les événements digitaux ont connu une forte accélération depuis le début de cette crise mais sont progressivement remplacés, lorsque cela est possible, par les événements hybrides », constate également Atout France. Ceux-ci permettent d’entretenir et de renforcer des réseaux de manière plus humaine, en présentiel, tout en élargissant les possibilités de rencontres en réduisant les risques sanitaires et l’impact écologique, à distance.
Si la digitalisation est un sujet récurrent dans l’événementiel, et ce depuis de nombreuses années, cette fois, la Covid-19 pourrait bien faire évoluer le secteur en profondeur, et l’hybridation des formats influencera la conception même des événements, prédit Atout France. Ce ne sont d’ailleurs pas là les seules évolutions à prévoir : leur localisation, avec des espaces moins « intensifs », moins lointains, à la campagne, voire en extérieur ainsi que leur modèle économique sera à réinventer pour trouver de nouveaux équilibre, prévient Atout France.
Une reprise concentrique
Bonne nouvelle selon l’étude : la France reste une destination de référence sur les trois marchés sondés (Allemagne, Belgique et Royaume-Uni). Mais pour relancer la demande, les professionnels devront savoir adapter les prestations et les tarifs afin de préserver la rentabilité des opérations, avertit Atout France. Pour restaurer la confiance et relancer la demande, ils devront également mettre en œuvre des protocoles sanitaires sécurisants. L’hybridation des événements et l’optimisation de leur empreinte environnementale compteront aussi parmi les facteurs clefs.
Enfin les événements se feront d’abord dans une logique de proximité, avec une extension du rayon d’action géographique progressive, anticipe Atout France. « La reprise s’opèrera clairement en cercles concentriques, en premier lieu sur des événements locaux et nationaux, mais les voisins de la France pourraient d’ici quelques mois redevenir des clients solides et prêts à faire confiance à la destination France », espère l’organisme de promotion.
*Etude réalisée en partenariat avec le cabinet EY. Ont notamment été interrogés, avec l’appui des bureaux Atout France en Allemagne, Grande-Bretagne et Belgique et grâce à leur réseau de contacts locaux,un panel très ciblé d’organisateurs d’événements dans ces 3 pays : agences événementielles, associations organisatrices de congrès, grandes entreprises. Les résultats présentés se basent sur une enquête menée en août et septembre2020. Les constats exprimés ont donc pu connaître des inflexions depuis, compte-tenu de la rapidité avec laquelle la situation évolue. Les vagues d’enquêtes seront renouvelées sur le premier et le second semestre 2021 pour actualiser la perception et les résultats et être en capacité de toujours mieux anticiper les enjeux auxquels toute l’industrie doit faire face.