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« Eté des bagages perdus » : que s’est-il passé ?

Cet été, des milliers de bagages ont été perdus. Dans certains aéroports, la situation a même été jugée « catastrophique ».

Cet été, des centaines de milliers de bagages ont été perdus. A tel point que certains professionnels du tourisme, particulièrement chez les anglo-saxons, l’ont appelé « L’été des bagages perdus ». « Tout a commencé le 8 juin à 14h30 », explique Gabriel Menkin lors du congrès APG qui a réuni plusieurs centaines de spécialistes de l’aérien à Malte. Il connaît bien le sujet puisque son entreprise, Blue Ribbon, est spécialisée dans le suivi des bagages perdus. « Ce problème dans le septième aéroport le plus fréquenté du monde (Londres, ndlr), a commencé par un problème technique dans le système de bagages du terminal 2. Cela a ensuite entraîné un énorme arriéré de bagages bloqués, en transit, laissant les bagagistes complètement débordés car ils devaient essayer de les trier les bagages perdus, tout en triant les nouvelles valises qui arrivaient. » 

Lors de cet incident particulièrement mémorable, des milliers de valises et de sacs ont été photographiés empilés à l’extérieur d’un terminal, dans ce qui a été tristement surnommé la « montagne des bagages ». Des amas similaires de sacs perdus ont également été observés à New York, Washington DC, Dublin, Amsterdam et ailleurs. Un dirigeant d’Emirates à accuser l’aéroport de Londres de créer un « airmageddon ». En août, le site MoneyTransfers estimait que la perte des bagages représentait 2,2 milliards d’euros.

Les licenciements cause du fiasco des bagages

Plus de six sacs sur 1000 bagages enregistrés par les passagers en juillet 2022 ont été au moins temporairement perdus, selon les données les plus récentes du département américain des Transports. Le nombre de bagages retardés ou perdus est passé à 0,64% en juillet, contre 0,59% le même mois en 2021. Durant ce même mois, en Australie, la principale compagnie aérienne, Qantas, perdrait un bagage sur 10 au hub régional de Sydney. Un véritable cauchemar pour les passagers avec des lignes d’assistance téléphoniques automatisées qui fournissent peu de réponses.

« Mais ce fiasco mondial aurait apparemment pu être évité, explique un responsable d’aéroport lors du congrès APG. Surtout avec un rebond de la demande de voyages aériens qui avait été anticipé depuis longtemps. »

Mais après que des dizaines de milliers de pilotes, de membres d’équipage de cabine et d’employés d’aéroports ont été licenciés partout dans le monde durant la crise du Covid, l’industrie a mis du temps à réembaucher. Ces milliers de personnes licenciées pendant la pandémie sont la principale cause de la crise des bagages. Cette situation a entraîné un énorme manque de manutention et de personnel au sol dans les aéroports. Progressivement les choses sont rentrées dans l’ordre. Début septembre il ne restait plus « que » quelques milliers de valises qui n’avaient pas retrouvé leur propriétaire à Paris.

Apple, Ryanair et BlueRibbon ont le sourire 

Cependant, comme bien souvent, cette situation de crise a profité à certains. Aux spécialistes de la protection des sacs comme BlueRibbon. Cette entreprise fournit un service de protection des bagages retardés qui envoie des notifications en temps réel aux passagers sur l’emplacement de leur bagage retardé par e-mail, SMS et WhatsApp. Elle revendique désormais « 25 millions d’utilisateurs, 50 000 agents de voyage, 24 tour-opérateurs ou encore 13 compagnies partenaires », selon son dirigeant Gabriel Menkin.

Une autre entreprise, plus surprenante celle-ci, a tiré son épingle du jeu : c’est Apple. Celle-ci commercialise une sorte de balise appelé Airtags qui permet de suivre à la trace les objets perdus. Les passagers les placent dans leur valise afin de savoir en temps réel où elles se trouvent. La pratique a explosé cet été à tel point que Lufthansa les a bannis de ses appareils.

Enfin, comme bien souvent à contre courant, Michael O’Leary, le directeur général de Ryanair, a lui aussi trouvé le moyen de tirer la couverture à lui. Il a déclaré que Ryanair devait être remerciée d’avoir libéré les passagers de leurs habitudes en matière de bagages. Car sur sa low-cost, environ 80% de ses passagers n’enregistrent plus rien en soute, dissuadés par les charges élevées que Ryanair a été le premier à introduire…

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