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Cyrielle Bon (Destination Canada) : « Nous voulons véhiculer d’autres images du Canada »

Pour le marché français, le Canada, c’est le Québec. Et si l’office de tourisme ne se plaint pas de cette affection particulière, il promeut désormais toutes les autres provinces d’un pays aux multiples facettes. Entretien avec Cyrielle Bon, manager France de Destination Canada.

L’Echo touristique : Destination Canada vient de dévoiler sa nouvelle stratégie sur le marché français. Le Québec prend trop de place ?

Cyrielle Bon : Ça nous va très bien, que les Français aient cette attache particulière pour le Québec. Ça n’est pas un problème du tout, au contraire. La Belle Province est la porte d’entrée naturelle des touristes français au Canada, et souvent la destination de leur premier voyage dans le pays. Mais ce que Destination Canada veut passer comme message au marché hexagonal, c’est que le Canada compte dix provinces et trois territoires… et une multitude de destinations. C’est autant de voyages différents possibles, d’expériences à vivre. Nous voulons véhiculer d’autres images du Canada, pour montrer toute sa diversité.

Les Français – et la distribution – méconnaissent la destination ?

Cyrielle Bon : Selon nos études, les Français savent que le Canada ne se résume pas qu’au Québec. Ils visualisent les lacs turquoise, les montagnes, les paysages du Nord… Mais ils mélangent un peu toutes les provinces. Certains pensent parfois trouver des lacs rendus turquoise par les glaciers au Québec par exemple. Donc, avec cette stratégie, notre objectif est d’aider les professionnels et les touristes français à mieux différencier toutes ces propositions dans leur esprit. Un peu comme aux Etats-Unis ! Les Français savent bien qu’un voyage en Californie ne ressemble pas à un séjour à New-York ou en Floride.

C’est un pays qui se vit avant de se vendre.

Comment transmettre ce message au marché ?

Cyrielle Bon : Nous allons travailler de différentes façons. D’abord, nous allons lancer des campagnes sur de grands médias, en B2C. Si les Français arrivent à mettre des images sur ces provinces, ils sauront quoi demander à leur agent de voyage. Bien sûr, nous accompagnerons ces projets de campagne en B2B, et de formations pour la distribution. Nous avons également lancé un podcast sur Spotify pour pouvoir aborder plus en profondeur certains points précis, comme l’observation des ours polaires. Et, évidemment, nous organiserons des éductours. On ne connaît jamais aussi bien une destination que lorsqu’on l’a visitée. Notamment quand l’offre est si diversifiée qu’au Canada. C’est un pays qui se vit avant de se vendre.

Hormis le Québec donc, quelles sont, selon vous, les provinces qui ont le plus de potentiel sur le marché français ?

Cyrielle Bon : Nous allons mettre l’accent sur toutes les provinces qui sont desservies par des vols directs depuis la France, car c’est un élément très important pour le Loisirs. C’est le cas de Toronto (Ontario), Vancouver (Colombie Britannique) ou encore Calgary (Alberta). Chacune de ces provinces mérite un voyage à part entière. Mais je pense que la Colombie Britannique est celle qui a le plus de potentiel. Les Français relient le Canada à ce qu’ils pourront voir dans cette province. Et le vol n’est pas si long, puisqu’en passant par le cercle Arctique, il faut environ 9h pour rejoindre Vancouver depuis Paris. De là, il suffit de louer une voiture pour découvrir quelque chose de complètement différent du Québec. Donc c’est ça, notre travail : mettre des noms de province sur les images d’Epinal que les Français ont du Canada.

Le marché a-t-il repris depuis la réouverture des frontières du pays, en septembre 2021 ?

Cyrielle Bon : A la fin août 2022, 260 000 touristes Français ont voyagé au Canada. C’est environ 70% du total de visiteurs français enregistrés en 2019, mais nous nous rapprochons d’une année de référence. Parce que c’est avant tout pour des raisons opérationnelles que le Canada n’a pas pu accueillir plus de Français cet été. En effet, et comme dans de nombreuses autres destinations, la main d’œuvre vient à manquer dans certains secteurs, comme l’hôtellerie-restauration. Certains établissements n’ont donc pas ouvert à pleine capacité cet été. Mais les taux d’occupation ont été bons. Et ces chiffres correspondent à la volonté stratégique de Destination Canada, qui est plutôt de travailler sur la qualification de la clientèle plutôt que sur le simple critère quantitatif.

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