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Espagne : un fiasco entraîne la démission du président de la Renfe

Le président de la Renfe part suite à une polémique liée à une commande de trains, trop grands pour les tunnels qu’ils devaient traverser.

La polémique, pour ne pas dire le scandale, aura eu raison de la présidence d’Isaías Taboas à la tête de la Renfe, l’équivalent espagnol de la SNCF. Nommé à la tête de la compagnie en juin 2018, il vient de présenter sa démission. Un départ forcé par l’opinion publique qui s’ajoute à celui de la secrétaire d’Etat aux transports, Isabel Pardo de Vera.

Remontons le fil. A l’été 2020, l’Espagne commande 31 trains au constructeur local CAF, concurrent du français Alstom et de l’allemand Siemens. Les trains sillonneront la Cantabrie et les Asturies, dès 2026, et permettront de moderniser le transport public dans le nord de l’Espagne. Montant de la facture : 258 millions d’euros.

Une dépense inutile évitée de justesse

Seulement voilà : le constructeur, qui connaît bien le réseau ferroviaire espagnol, réalise en mars 2021 que les dimensions fournies lors de l’appel d’offres ne correspondaient pas à la largeur des tunnels des deux régions. Avant d’engager la construction des locomotives, CAF alerte les autorités. La dépense inutile – et ridicule – est donc évitée, et l’affaire aurait pu s’arrêter là.

« Il n’y a jamais eu de risque que des trains de mauvaises dimensions soient construits, car le constructeur avait l’obligation, définie dans les documents d’appel d’offres », de procéder à des vérifications », précise la Renfe. Mais cette erreur provoque des retards dans la livraison des trains, très attendus dans les deux régions concernées. Leur mise en circulation ne sera possible qu’en 2026, contre 2024 prévu initialement.

La SNCF déjà pointée du doigt dans une affaire similaire

Surtout, c’est la révélation de l’erreur qui suscite une forte polémique politique et médiatique en Espagne. Taxés d’incompétence, les dirigeants de la Renfe et le ministère des Transports sont également pointés du doigt pour avoir « caché » l’affaire, par peur du ridicule. Le ministère avait déjà réagi en démettant de ses fonctions plusieurs cadres de la Renfe et de l’Adif, le gestionnaire du réseau ferré espagnol. Pour apaiser les tensions, le ministère des Transports vient d’annoncer la gratuité des trains concernés… jusqu’en 2026, date d’entrée en service des nouvelles rames. 

Une affaire qui en rappelle une autre : en 2014, la SNCF constate que 1 300 quais sont trop larges pour accueillir les nouveaux TER qu’elle vient de construire. Les travaux d’aménagement viennent tout juste de se terminer, et les quais ont reculé… de cinq centimètres. Coût des travaux : 50 millions d’euros. Le prix de la modernisation du matériel ferroviaire.

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