Envisager et réussir sa mutation

Quand Fabrice a découvert les avantages de son nouveau poste de « directeur de la zone Normandie-Bretagne » chez National-Citer à Caen avec évolution consécutive du salaire, il a voulu dire « oui » tout de suite, même si toute sa vie était à Nantes où, chef d'agence locale, il était marié, propriétaire d'un logement et père de deux enfants. La direction des RH l'a néanmoins engagé à prendre 15 jours de réflexion. Pour se poser les bonnes questions. « On se focalise sur le nouveau sans penser à ce qu'on va perdre : amis, famille… Je suis d'abord parti seul, jusqu'aux vacances scolaires, pour m'adapter à mon nouveau poste, puis j'ai organisé notre déménagement. Ma femme a même retrouvé du travail à Caen ». Dans le tourisme, où les mutations sont majoritairement volontaires et liées à une promotion, les échecs, aussi dommageables pour l'entreprise que pour l'employé, sont presque toujours dus à l'aspect familial.

« Car on est confronté à un double changement, explique Carine Geoffroy-Ferchaud qui, sans avoir eu à déménager pour passer directrice régionale chez Thomas Cook, est néanmoins tenue éloignée de son foyer toute la semaine : il y a le stress lié au nouveau job qu'on découvre – dans mon cas rien que du bonheur puisque j'adore manager des équipes ! – mais, en plus, tout le bouleversement familial. Il faut en parler à la maison, savoir pourquoi et surtout pour qui on fait ça, parce que même si la vie est faite de changements, c'est quand même un défi ».

Pour accompagner le salarié dans sa mobilité professionnelle, de nombreuses dispositions légales existent : subventions (voir encadré), exonération de la plus-value sur la vente du bien immobilier, déductions des intérêts d'emprunt ou des frais de double résidence, dénonciation précoce du bail, etc.

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