En difficulté, Tunisair va supprimer les lignes vers Sfax et Tozeur
Avec une dette qui atteint les 310 millions d’euros, Tunisair est en crise. Le Covid a accentué une situation compliquée depuis plusieurs mois.
Interviewé par ilBoursa, le PDG de Tunisair, Elyes Mnakbi, a affirmé que la compagnie se dotera dans deux mois, au plus tard, d’un nouveau mode de gouvernance afin de piloter une stratégie de développement d’une gestion privée. Attention, toute privatisation est exclue. « Il est clair que l’Etat n’a plus les moyens pour injecter de l’argent frais dans la compagnie. Ceci dit, le management doit se battre avec les moyens du bord et avec de réelles difficultés pour survivre », a affirmé le dirigeant de Tunisair dans cette interview.
Le projet de loi est en phase d’élaboration au sein du gouvernement, selon cet article. « Cette loi, dont les discussions sont en cours avec les autorités publiques, donnera au management plus d’autonomie dans sa gestion et plus d’efficacité dans la prise des décisions », a indiqué Elyes Mnakbi au média ilBoursa. Selon lui, les difficultés rencontrées par la compagnie dans sa gestion résultent de la gouvernance interne publique, gangrénée par un ensemble complexe de lois et règlements, de mécanismes et de normes.
Supprimer les lignes qui accumulent les pertes
En difficulté, la compagnie va encore supprimer d’autres lignes aériennes qui, selon son PDG. « Nous allons supprimer des lignes aériennes qui nous coûtent de l’argent. Ces lignes ont été ouvertes auparavant pour des raisons sociales ou politiques à cause desquelles la compagne accumule des pertes colossales . » Parmi ces lignes, le PDG a cité Sfax-Paris ou celle de Tozeur-Lyon qui fait perdre la compagnie 6 millions de dinars chaque année.
D’après Elyes Mnakbi, la décision d’annuler des dizaines de vols durant l’été dernier a rapporté à Tunisair plus de 80 millions de dinars de gains en charges. Après une année 2018 record en termes de chiffre d’affaires avec 1,5 milliard de dinars et de trafic (3,8 millions de voyageurs), le PDG assure que la compagnie a sorti les comptes du rouge en 2019 après plusieurs années déficitaires. « Nous sommes parvenus à équilibrer nos comptes l’année dernière et à dégager des bénéfices. Aussi, notre filiale Handling a réalisé un bénéfice de plus de 20 millions de dinars », a fait savoir à ilBoursa le dirigeant. Celui-ci estime que la compagnie Tunisair est « récupérable » et ce, même avec un personnel en sureffectif. »
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