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EasyJet annonce une nouvelle augmentation de capital de 1,4 milliard d’euros

EasyJet, l’une des compagnies les plus puissantes du monde, a fait l’objet d’une offre de rachat. Impensable il y a près d’un an.

La compagnie aérienne britannique Easyjet a annoncé jeudi une augmentation de capital d’1,2 milliard de livres (1,4 milliard d’euros) pour tenter de sortir des turbulences qui secouent le secteur aérien, révélant en même temps avoir rejeté récemment une offre d’achat non sollicitée. Après ces annonces, vers 10H40 GMT, le titre d’Easyjet dévissait de 9% à 718 pence à la Bourse de Londres, « sans surprise » selon Michael Hewson, analyste chez CMC Markets, car l’augmentation de capital signifie que « les actionnaires devront débourser plus d’argent ».

Alors que la crise du Covid se prolonge, l’économiste rappelle qu’Easyjet a déjà levé plus de 5,5 milliards de livres sterling depuis le début de la pandémie « lors de diverses tentatives pour consolider ses finances », et a décidé de « vendre pour relouer 43 de ses avions pour lever des fonds supplémentaires ». Au-delà de l’augmentation de capital, l’entreprise a également obtenu une nouvelle facilité de crédit renouvelable de 400 millions de dollars (338,3 millions d’euros) auprès des banques.

EasyJet, symbole des difficultés de tout un secteur

« Le fait qu’une compagnie aérienne de premier plan, qui était bien capitalisée au début de la pandémie, ait encore besoin 18 mois après le début de la crise de lever de nouveaux capitaux est un signe des difficultés persistantes dans le secteur », estime Neil Wilson, analyste chez Markets.com. Le prix de souscription de l’augmentation de capital a été fixé à 410 pence par action nouvelle, soit une décote de 48% par rapport au cours de clôture de mercredi, a précisé la compagnie. La souscription sera ouverte jusqu’au 27 septembre.

Easyjet a aussi révélé jeudi avoir récemment rejeté une offre d’achat préliminaire qui avait « fondamentalement sous-évalué » la société. Le repreneur potentiel a depuis confirmé avoir renoncé à son offre, a-t-elle précisé, sans en dévoiler l’identité. Selon l’agence Bloomberg, il s’agissait de la compagnie à bas coût hongroise Wizz Air, qui n’a pas souhaité faire de commentaire à l’AFP. Cette offre d’achat montre que « nous ne sommes pas les seuls à voir les difficultés d’Easyjet », selon Laura Hoy, analyste chez Hargreaves Lansdown, ajoutant : « Je suspecte que le vent du changement souffle sur le secteur du transport aérien dévasté, et cela pourrait en être le premier bruissement ».

« EasyJet demande à ses actionnaires d’ouvrir leur portefeuille pour permettre à la compagnie aérienne à bas prix de dépasser une année de turbulences sans précédent », estime Laure Hoy. Pour l’analyste, les routes désertées par les compagnies aériennes traditionnelles « laissent à Easyjet de l’espace pour augmenter sa présence dans les principaux aéroports » en Europe et « le groupe ne pouvait pas le faire sans une injection de liquidités ».

Un retour des capacités en 2023

Dans son communiqué, Easyjet a ainsi annoncé vouloir « tirer parti des opportunités stratégiques et d’investissement à long terme qui devraient se présenter à mesure que le marché européen de l’aviation émerge de la pandémie de Covid-19 ». Le groupe compte aussi utiliser cet argent frais pour investir dans le renouvellement de sa flotte, en achetant notamment « des nouveaux avions plus économes en carburant, pour améliorer son bilan carbone et sa rentabilité ». « Nous sommes en bonne position pour être leaders du secteur », a affirmé jeudi le directeur général Johan Lundgren lors d’une conférence de presse, ajoutant prudemment que l’entreprise « retrouvera graduellement sa capacité pré-pandémie d’ici 2023 ».

La compagnie, durement touchée comme le reste du secteur par la pandémie, a réalisé sur les trois mois terminés fin juin un chiffre d’affaires de 212,9 millions de livres, en très forte hausse comparé à la même période de 2020 (7,2 millions). Et sa perte avant impôts sur le trimestre a diminué de 8% sur un an à 318,3 millions de livres.

Mais sa capacité de transport est toujours diminuée : elle devrait se situer, selon Easyjet, à 57% de son niveau de l’avant-pandémie de juillet à septembre, son quatrième trimestre décalé. Autre signe des turbulences qui secouent le secteur aérien, la compagnie aérienne nippone Japan Airlines (JAL) a annoncé jeudi qu’elle comptait emprunter environ 300 milliards de yens (2,3 milliards d’euros) via des prêts bancaires et l’émission d’obligations pour faire face à l’impact du Covid-19 qui s’éternise.

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