Discrimination
« Comme chaque année, la Gay Pride va jeter dans la rue plusieurs centaines de milliers de personnes ce week-end. Et comme chaque année, nombre de médias préféreront s’attarder sur les délires vestimentaires de quelques participants plutôt que sur le message véhiculé. Comme si l’homosexualité était désormais totalement acceptée par les Français. Pourtant, la discrimination existe toujours bel et bien, y compris dans le tourisme. Bi
Comme chaque année, la Gay Pride va jeter dans la rue plusieurs centaines de milliers de personnes ce week-end. Et comme chaque année, nombre de médias préféreront s’attarder sur les délires vestimentaires de quelques participants plutôt que sur le message véhiculé. Comme si l’homosexualité était désormais totalement acceptée par les Français. Pourtant, la discrimination existe toujours bel et bien, y compris dans le tourisme.
Bien sûr, les avancées sont réelles depuis quelques années. Certaines destinations ont compris l’intérêt qu’elles avaient à s’afficher gay friendly. A commencer par la Réunion, Tahiti et le Canada ou, plus proche de nous, du Mans. Nul doute que si Berlin ou Barcelone connaissent aujourd’hui un tel engouement, c’est aussi parce que les deux villes ont su cultiver cette image, par ailleurs synonyme de branchitude ! Mais ailleurs, de la Russie à l’Egypte, de nombreux pays condamnent encore l’homosexualité, avec même parfois des sentences de mort, comme en Iran. La France développe pour sa part une curieuse schizophrénie. Si certaines déclinaisons étrangères du site de Maison de la France proposent une rubrique Gay, la version française s’en abstient. Comme s’il était de bon ton de s’afficher gay friendly à l’étranger mais qu’il ne fallait pas le dire dans notre beau pays, au risque de choquer !
Dans les hôtels de l’Hexagone, les discriminations sont elles aussi encore trop nombreuses. Ainsi ce courrier de deux homosexuels reçu récemment, à qui un hôtel de charme en Haute-Vienne a fait comprendre qu’ils n’étaient pas les bienvenus. Une exception ? Pas sûr. Car combien préfèrent passer leur chemin plutôt que de se lancer dans une action judiciaire à l’improbable dénouement. Dans les agences aussi, en particulier dans les petites villes, il demeure souvent difficile pour un couple homo de demander une chambre avec un grand lit sans tomber, au mieux sur un regard moqueur, au pire scandalisé, du vendeur. Autant de voyageurs potentiels (on estime à 5 millions le nombre d’homosexuels en France) qui préfèrent réserver en direct ou via un agence en ligne, certains de ne pas y être jugé. Si beaucoup ont développé une rubrique gay, ce n’est sûrement pas par hasard…
