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Destination France : les raisons d’y croire

 » Après une année 2016 difficile, la France va-t-elle redresser la tête ? Nous avons posé la question à des pros du tourisme, français et étrangers, lors de la 12e édition

Les rendez-vous s’enchaînent dans les allées du parc des expositions de Rouen. Pour cette 12e édition de Rendez-vous en France, 23400 rendez-vous d’affaires ont été comptabilisés. C’est mieux que les 22 000 initialement prévus, et le meilleur score jamais enregistré.

Autre bonne surprise de cette édition, les TO se montrent de plus en plus curieux de la destination France, élargissant leur production à de nouveaux horizons. "Très souvent, les TO nous disent qu’ils ont l’habitude de travailler sur Paris ou la Côte d’Azur, remarque Aude Guillemine, responsable groupes et tourisme d’affaires pour l’Office de Tourisme de l’île de Ré. Ils viennent de plus en plus nous voir, parce qu’ils sont en recherche de nouveautés, qu’ils ont envie de proposer autre chose à leurs clients qui connaissent déjà la France." "En Asie du Sud-Est, quand on pense à la France, on pense à Paris, confirme Zarah Onglao, qui travaille pour le TO philippin Journeys of Faith. Notre objectif, en venant sur le salon, c’est de diversifier notre offre. Nos clients sont des repeaters pour beaucoup, ils veulent de la nouveauté. Et nous avons intérêt à ce qu’ils prolongent leur séjour."

De nouveaux marchés en vue

La présence des TO d’Asie du Sud-Est est d’ailleurs un autre des signaux positifs repérés par les professionnels. Ils sont 29 cette année, contre 17 l’an dernier.  "Je suis assez impressionnée par tous les nouveaux marchés qui viennent aujourd’hui, il y a effectivement les Philippines qu’on ne voyait pas auparavant, la Thaïlande, ça c’est intéressant", se réjouit Natacha Destelle, responsable promotion de Bouches-du-Rhône Tourisme. Des pays jusqu’alors totalement absents de la manifestation ont fait cette année leur entrée sur le salon, c’est le cas du Nigéria et de la Moldavie, indique Atout France.

Les attentats qui ont frappé la destination sont-ils au coeur des échanges ? Pas vraiment, à en croire les professionnels.

"Si les TO sont là, c’est qu’ils pensent qu’il y a encore quelque chose à faire avec la France, donc ils n’en parlent pas, analyse Clément Cardon, chargé du développement de l’ingénierie culturelle pour le Grand Palais. Mais à titre personnel, pour travailler dans le monde de la culture, oui, bien sûr, ça se ressent, dans la fréquentation des expositions, des lieux de culture, dans les grands monuments, les gens ont un peu peur. (…) Etre présent ici est aussi un moyen de montrer que la vie continue, 'business as usual'". On ne vas pas trop se laisser impressionner ni s’arrêter de travailler."

Un brin de fatalisme

Même son de cloche du côté de Kimmo Ekroth, cofondateur du TO anglais Golftraveller, basé à Londres. "Cela arrive désormais partout dans le monde, cela vient malheureusement d’arriver à Londres. Il est certain que ça entraîne quelques défections, mais à la marge." "Pour la plupart, les pros qui sont présents sur le salon vendaient la France avant les événements, commente quant à lui Giovanni Maciocco, directeur commercial international de Paris CityVision, dont la clientèle est à 90% internationale. Eux comme nous avons connu un passage à vide en 2016 sur la destination France, mais ils sont assez confiants et reprennent avec plaisir les contacts. Leur présence prouve qu’ils sont convaincus par la destination. (…) On le voit aussi au niveau des réservations, elles sont en nette progression par rapport à l’année dernière. Le Japon par exemple revient très fort, nous en sommes très contents. Tout le marché long-courrier revient de manière significative. L’ensemble de nos marchés devraient performer cette année."

Même tendance positive du côté de Marriott, après une année 2016 particulièrement difficile pour l’hôtellerie parisienne : "En Europe, les destinations qui ont pris le relais sur la France sont clairement la Scandinavie, les pays de l’Est, l’Espagne et l’Italie, constate Christelle Sato Decesse, directrice des ventes loisirs du groupe Marriott, chargée de commercialiser les 14 hôtels Marriott parisiens. Nous perdons des tours par rapport à ces destinations-là. Certains ont aussi été annulés. Mais cette année, même si le nombre de tours programmés est moindre, il peut y avoir une meilleure matérialisation. Au final, on devrait faire plus de volume que l’année dernière."

Rendez-vous à Paris en 2018

Pour beaucoup de destinations françaises, les pré et post-tours organisés à l’occasion de rendez-vous en France, ou les éductours qui le seront ultérieurement sont le meilleur moyen de transformer l’essai. Hôte cette année de la manifestation, la Normandie en a ainsi organisé 24. "L’idée était de ne pas faire forcément appel à des guides, mais plutôt au personnel des CDT pour maintenir le lien BtoB, garder cet aspect vente et faire en sorte que les TO puissent programmer la destination", soulignent Estelle Clabaux et Ivan Saliba de l’agence Seine-Maritime Attractivité. "Nous allons très probablement étendre nos circuits à l’Alsace, que nous venons de visiter en pré-tour, et au Mont Saint-Michel", annonce déjà Zarah Onglao.

Si beaucoup de professionnels affichent leur satisfaction,  il reste encore difficile d’évaluer les retombées de leur présence sur Rendez-vous en France. Celle-ci peut porter ses fruits plusieurs mois, voire quelques années plus tard. Mais pour beaucoup d’entre eux, le rendez-vous est d’ores et déjà pris pour l’édition 2018 de la manifestation, qui aura lieu à Paris.

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