Desserte de la Corse : vers une réforme de l’aide sociale aux passagers ?

Après deux mois d’auditions, la mission d’enquête parlementaire chargée d’étudier les conditions de la concurrence dans le transport maritime de passagers entre la Corse et le continent, créée lors du conflit social de février dernier à la SNCM, a rendu, mercredi 19 mai, son rapport au gouvernement. Le quotidien Corse-Matin s’était procuré le document en avant-première, la semaine dernière. Selon les extraits publiés, le rapport dénonce « un accroissement injustifié des trajets », hors de proportions par rapport à l’augmentation de la demande. Cette croissance a coûté cher à la collectivité territoriale de l’île de Beauté, qui subventionne les compagnies dans le cadre de la délégation de service public (liaisons au départ de Marseille, toutes assurées par la SNCM et la CMN) et via l’aide sociale aux passagers, versée aux compagnies pour les trajets depuis les autres ports. Une aide dont Corsica Ferries est la principale bénéficiaire, et dont le coût total « a explosé au fil des années », selon les termes du rapport, passant de 7,5 Me en 2002 à 21,5 Me en 2009. Pour réduire ces dépenses, la collectivité territoriale corse a déjà revu cette année à la baisse le montant des subventions versées dans le cadre de la délégation de service public (DSP). Mais le rapport préconise aussi une refonte de l’aide sociale aux passagers. Il suggère ainsi soit l’extension du dispositif à l’ensemble des liaisons maritimes (y compris, donc, celles qui entrent dans le cadre de la DSP), soit sa restriction, ce qui conduirait à réserver cette aide sociale aux seuls résidents corses. Des recommandations que ni la SNCM, ni Corsica Ferries ne souhaitaient commenter, en début de semaine, dans l’attente de la remise officielle du rapport.