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Des salaires à la traîne

« C’est une salve de mauvaises nouvelles dont le gouvernement se serait bien passé, au moment où les revendications sociales pleuvent : recul de 0,3 % du salaire net moyen mensuel dans le secteur privé en 2003, hausse des RMistes de 9 % en 2004… Le tourisme n’a pas été épargné ces derniers mois, entre les plans sociaux chez Look, Thomas Cook ou Carlson Wagonlit Travel. Et après les compagnies aériennes, c’est au tour des réseaux de voya

C’est une salve de mauvaises nouvelles dont le gouvernement se serait bien passé, au moment où les revendications sociales pleuvent : recul de 0,3 % du salaire net moyen mensuel dans le secteur privé en 2003, hausse des RMistes de 9 % en 2004… Le tourisme n’a pas été épargné ces derniers mois, entre les plans sociaux chez Look, Thomas Cook ou Carlson Wagonlit Travel. Et après les compagnies aériennes, c’est au tour des réseaux de voyage d’affaires d’envisager une délocalisation de leurs plateaux de réservation.

Pourtant, la grève du 10 mars dans les agences a été peu suivie. La faute à un secteur atomisé, où les très petites PME sont légion. Difficile dans ces conditions de sensibiliser les vendeurs, par ailleurs passionnés par leur travail. La faute aussi à des syndicats de salariés trop faibles, qui laissent souvent le champ libre au Snav (le Medef du tourisme). Depuis quelques semaines, entre les débrayages chez Amadeus France, Nouvelles Frontières ou Carlson Wagonlit Travel, les actions pour réclamer des salaires décents se font toutefois plus nombreuses.

Le discours patronal est connu : le secteur est sinistré, les marges trop faibles pour augmenter les vendeurs. A juste titre. Il est pourtant indispensable que les partenaires sociaux trouvent rapidement des solutions. Car comment continuer à attirer des jeunes avec Bac + 2, qui doivent être des techniciens hors pair, connaître le globe sur le bout des doigts, le tout pour 1 200 euros par mois ? A défaut, alors que le conseil (et donc l’aspect humain) sera un élément déterminant dans les agences, le risque de voir toujours plus de clients se détourner vers Internet est important.

Paradoxalement, le changement de modèle économique à partir du 1er avril peut constituer une solution. C’était jusqu’à présent Air France et ses consoeurs qui faisaient la pluie et le beau temps dans la distribution. Mais les faibles taux de commission freinaient les augmentations salariales. Demain, ce sont les agences elles-mêmes, à travers les frais de services, qui fixeront leur marge. Si cette indépendance retrouvée suscite des inquiétudes, elle pourrait aussi permettre à l’avenir de mieux payer les salariés du tourisme…

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