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Des distributeurs fustigent l’alliance ADP-Expedia

En devenant agent de voyages avec le concours d’Expedia, ADP fait à la distribution une concurrence déloyale, selon le président du réseau Afat Voyages. Le Snav regarde également le dossier de près.


Jean-Pierre Mas, président du réseau Afat Voyages dénonce le partenariat signé cette semaine entre Aéroport de Paris (ADP) et Expedia France. Pour mémoire, ADP a décidé de commercialiser des voyages en prenant la solution de marque blanche de l’agence en ligne. En utilisant son site et sa notoriété pour lancer un service de réservations de voyages en ligne, ADP sort de son domaine de compétence, estime Jean-Pierre Mas. Le gestionnaire des aéroports parisiens se livre ainsi à une concurrence déloyale exercée au détriment de ses clients [compagnies aériennes et agents de voyages, ndlr] , ajoute t-il.

Le président d’Afat Voyages trouve scandaleux que des ressources d’ADP, récoltées par des transporteurs et leurs passagers soient partiellement utilisées pour développer et promouvoir un site marchand de tourisme. Et il invite l’organisme à se recentrer sur sa mission de service public.

Ironie du sort, Afat Voyages a lui aussi choisi la solution de marque blanche d’Expedia, pour ses adhérents. Sa réaction rappelle les nombreuses critiques suscitées il y a quelques années par la conversion du site de la SNCF en véritable agence en ligne, avec le concours… d’Expedia. Mais les distributeurs sont encore plus concernés, puisque nombre de leurs clients décollent de la capitale : ADP dispose d’un monopole pour les vols en partance et à l’arrivée de Paris, rappelle en préambule Fabrice Dariot, patron de la Bourse des Voyages. L’organisme doit de fait respecter un principe de neutralité par rapport aux entreprises qui lui versent des cotisations depuis sa création. De par sa mission historique de service public détaché de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, le gestionnaire des aéroports parisiens a été financé par des commerçants franciliens dont des agences de voyages, avance Fabrice Dariot. Nous faisons décoller nos clients d’Orly et de Roissy, poursuit-il. Ce n’est par pour qu’ensuite, ils soient sollicités par ADP quand ils consultent des horaires sur Adp.fr ou se rendent à l’aéroport.

Frédéric Van Houtte, président de l’association des agences en ligne Level.com et DG de Selectour.com, émet lui aussi des réserves : Au titre de Selectour et de Level, je suis déçu de ne pas avoir eu connaissance de cet appel d’offres, qu’Aéroports de Paris devrait avoir initié. Si ADP vend des voyages, GDF peut commercialiser des barbecues au gaz, ajoute-t-il en boutade. On détourne la vocation première du service public. Un gestionnaire d’aéroports doit se concentrer sur la sécurité, l’accueil et le confort des passagers sans oublier la ponctualité des vols.
Le Snav n’est pas en reste, et suit le dossier de près : Nous sommes attachés au respect de la législation en vigueur, par rapport au métier d’agent de voyages, explique Rachid Temal, secrétaire général du syndicat. Nous avons pris contact avec ADP, dont nous attendons des réponses. S’il s’avère qu’il y a exercice illégal de la profession d’agent de voyages, nous demanderons à ADP de cesser son activité avec Expedia, sous peine de poursuites en justice comme nous l’avons fait par le passé avec La Poste.

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