[Tribune de Julien Buot] Décarbonation du tourisme : des chiffres ! Mais lesquels ?
Sharm El Sheikh en Égypte, où s’est déroulé la COP 27, symbolise bien des défis auxquels les professionnels du tourisme doivent répondre. Une destination lointaine pour beaucoup de ses visiteurs, développée avec les standards des stations balnéaires du XXe siècle, et qui ne répond pas toujours aux nouvelles attentes, écologiques et sociales, de ses hôtes, qu’il s’agisse des voyageurs comme des habitants.
Revenons sur le bilan de cette « conférence des parties » organisée en novembre 2022. Beaucoup s’accordent à dire que le seuil d’une augmentation de la température moyenne sur terre de + 1,5°C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle (vers le milieu du XIXe siècle), défini comme objectif lors de la COP 21 à Paris en 2015, sera largement dépassé.
Chaque dixième de degré compte
Pas si grave me direz-vous ? Et que diriez-vous qu’on augmente votre température corporelle moyenne de 37°C à 39°C voire 40°C ? La planète Terre est malade du carbone que les activités humaines rejettent dans l’atmosphère. Et l’augmentation de la température n’est que le symptôme d’un mal bien plus grave avec des conséquences multiples qui remettent en cause la qualité de vie sur Terre et la possibilité de voyager.
Nous sommes incapables de réguler nos usages des énergies fossiles. Plus grave, alors que nous « étouffons » déjà avec un taux de CO2 passé à plus de 400 ppm, nous abimons à petit feu nos poumons : les océans et les forêts, qui absorbent pourtant une grande partie du CO2 émis chaque année par notre civilisation.
Même si les principaux pays émetteurs, les pays dits « développés » (parfois depuis près de deux siècles) rechignent à « indemniser » les pays dits « en développement » victimes plus que d’autres des changements climatiques, ces mêmes pays « du Nord » commencent à mieux les comprendre.
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