Cyclone Dean : NF n’a pas assez informé

Nouvelles Frontières s’en tire à bon compte. Le collectif Dean dans le Rock 2007 n’aura que 2,8 % des 252 000 E exigés à Nouvelles Frontières, soit « 7 300 E », selon l’avocat du tour-opérateur, Maître Rigaudi. La vingtaine de plaignants demandant à être indemnisés après leur séjour en Martinique en août 2007, au moment du passage du cyclone Dean, estimait que NF ne les avaient pas informés du risque qu’ils courraient. À leur retour, ils attaquaient le TO, malgré le remboursement de 30 % de leur voyage, à titre commercial. Après plus de deux ans de procédure, le tribunal de Bobigny a déclaré, le 25 mars, que quatorze d’entre eux pouvaient « à bon droit reprocher à la société Touraventure Voyages SA (groupe NF, ndlr) un défaut d’information portant sur un des éléments essentiels du contrat ». Le tribunal a jugé que NF ne « justifiait pas d’un cas de force majeure » et l’a donc condamné à verser des dommages et intérêts. En revanche, le montant en a été fixé bien en deçà des prétentions des plaignants.Le tribunal a estimé que « l’hôtel Diamond Rock a pu fonctionner quasi-normalement dès le lendemain du sinistre ». Selon le tribunal, « les désagréments consécutifs au passage de Dean [n’ont pas été tels] qu’ils justifieraient le remboursement de la totalité du séjour ». NF a accueilli le verdict avec « pondération », retenant le fait qu’il « doit tendre vers l’excellence de l’information ». Ce jugement met un peu plus la pression sur des professionnels du voyage, soumis à la règle de responsabilité de plein droit. Après l’affaire Ultramarina, dont le verdict en 2009 a donné raison aux otages de Jolo et qui oblige les TO à faire de la veille géostratégique, celui rendu contre NF va-t-il pousser les professionnels à transformer leurs locaux en antenne de Météo France, afin de délivrer une information météorologique fiable et en temps réel ?