Croissance : les TO audacieux ont été récompensés

Pour une année catastrophique, ce n’est pas si mal : 78 voyagistes de ce palmarès affichent une croissance de leur chiffre d’affaires supérieure à deux chiffres ! Parmi les gagnants, peu de surprises et quelques habitués du haut du tableau. Ainsi Switch, qui vient de se voir décerner le prix de la PME la plus performante lors de la cinquième édition du Trophée Performance des entreprises Le Figaro Entreprises/Coface/Radio France. Le TO sur Internet grignote les places, exercice après exercice, et se hisse en 2003 au 16e rang de notre palmarès, quand il se contentait du 103e en 2000, du 52e en 2001 et du 25e en 2002. L’an dernier, Switch a quasiment doublé son chiffre d’affaires, une habitude depuis sa création en 1997, avec des bénéfices qui suivent la même courbe. Avec une logique d’engagements importants, pour disposer de stocks, et une distribution en direct, entièrement maîtrisée sur Internet, Switch, qui s’est fait une spécialité des Caraïbes, a trouvé le filon. Pour poursuivre son développement, l’entreprise s’inscrit désormais dans une stratégie multicanaux et travaille à la constitution d’un réseau d’agences.

Dans la même logique de volumes et d’affrètements, sur des destinations aussi porteuses que le Mexique, le Brésil, la République dominicaine, la Croatie ou, depuis cet hiver, les Maldives et la Finlande, Marsans/Transtours est aussi un modèle de réussite, avec cette fois une distribution via les réseaux d’agences. A plus petite échelle et avec une stratégie qui joue davantage la carte des agences en ligne, Mille et Un Soleils, créé en 1999, récolte aussi les fruits de ses prises de risques aériens, comme le Point Afrique. L’audace paie donc. Elle a réussi aussi à TMR, spécialiste jadis des affrètements choc (le Concorde, le Norway), qui a raflé la mise avec ses croisières en Méditerranée, vendues en direct exclusivement.

Les spécialistes de l’Asie ont fait grise mine

Souplesse et réactivité sont également les garantes de la réussite de Transeurope. Quatre ans après son installation en France, la filiale française du voyagiste belge a fait son trou. Si l’entreprise n’est pas encore bénéficiaire, sa croissance est importante, qui plus est sur le marché très disputé du court séjour. En 2003, avec un exercice allongé sur 17 mois, Transeurope a dépassé la barre des 10 ME, contre 4,2 ME en 2002. Ramenée sur 12 mois, la progression est de 24 %. Elle sera de 20 % cette année, avec 40 000 clients et, surtout, un résultat positif, annonce le TO.

A l’inverse et sans surprise, les grands perdants de 2003 sont les spécialistes de l’Asie. Maison de la Chine, China Travel Service, Orients ou Asia enregistrent quelques-unes des plus mauvaises performances de l’année, avec des reculs de 20 à 50 %. Par chance, les destinations asiatiques ont connu un rebond spectaculaire. De quoi redonner du poil de la bête aux sinistrés de l’an dernier, qui fi-gureront sans doute parmi les meilleures croissances de 2004 ! Rappelant que l’industrie du tourisme est loin d’être une science exacte…